Le CTPA du lundi 30 mars a étudié les évolutions des cartes de formation dans l’académie et les ouvertures et fermetures de poste.
Le Recteur a confirmé que la dotation budgétaire pour le second degré de l’académie était amputée de 304 emplois à la rentrée 2009.
118 emplois sont retirés au titre de la baisse démographique attendue à la rentrée 2009 dans les établissements (rappel : la baisse démographique attendue à la rentrée 2008 ne s’est pas réalisée mais les moyens ponctionnés n’ont pas été rétablis pour autant), 53 emplois sont retirés au titre des mises à disposition auprès des services académiques et de l’IUFM (41), 133 emplois sont retirés du potentiel de remplacement académique.
Le Rectorat a donc réparti ces suppressions de postes en arbitrant entre les niveaux d’enseignement (collèges/lycées généraux et technologiques/lycées professionnels), entre les départements, entre les établissements et le remplacement.
Il s’ensuit que 324,5 postes seront effectivement supprimés à la rentrée 2009 : c’est le remplacement qui paye le plus lourd tribut à ces suppressions de postes puisque 225 mesures de carte scolaire seront réalisées.
Ponctionner le remplacement bien au-delà des 133 retraits d’emplois permet de préserver les structures des établissements, où le solde des créations/suppressions de postes ne s’élève qu’à -46,5 postes (à mettre en regard des 118 retraits d’emplois demandés par la centrale). Cela présente le double avantage pour l’institution d’apaiser la colère des équipes pédagogiques et des parents d’élèves contre les suppressions de postes en établissement (une majorité d’établissements a cette année encore voté contre la DGH) et d’assurer une rentrée scolaire techniquement réussie le 1er septembre.
Mais c’est faire bien peu de cas de la continuité du service public et de la difficulté à remplacer les personnels absents : quel sens prennent ces suppressions de postes alors que l’académie est contrainte dès le mois d’octobre de recruter par petites annonces des vacataires pour le remplacement et que les remplacements de moins de trois semaine ne sont pas assurés ?
Dans les établissements, l’enseignement professionnel voit son potentiel maintenu (-1,5 postes) pour favoriser la généralisation des bac pro 3 ans. La disparition des formations de BEP et leur remplacement par des Bac pro en trois ans avaient été critiqués comme créant une voie de formation redondante avec la voie technologique et excluant de fait les élèves les plus fragiles des formation professionnelles.
Pour répondre à ces critiques, 640 places de CAP sont crées.
Les 5097 places ouvertes dans les Bac Pro 3 ans sont financées par la fermeture de 6024 places de BEP. Les 247 places perdues laissent craindre de fortes tensions sur les formations les plus demandées.
Les collèges bénéficieront de 8 postes supplémentaires, insuffisants pour compenser la remontée des effectifs qui s’est amorcée dès cette année en sixième.
A noter la fermeture d’un collège Ambition Réussite, le collège Giera d’Avignon, dont les élèves vont être répartis entre le collège Mistral et le collège Vernet. Au passage, le rectorat récupère les moyens Ambition Réussite alloués à ces élèves, dont les difficultés sociales et scolaires n’ont pas disparu avec la fermeture de l’établissement.
10 Unités Pédagogiques d’Insertion sont créées pour scolariser des enfants victimes de handicap.
C’est en fait les lycées qui perdent 49 postes dans la balance entre ouvertures et fermetures de postes. La baisse démographique attendue en seconde sert à justifier ces baisses de moyens, qui s’accompagnent d’ailleurs souvent de la fermeture d’une division de seconde. Certains établissements sont de ce fait structurellement fragilisés dans leur offre de formation.
Enfin, l’académie se voit retirer 53 emplois destinés au suivi pédagogique et à la formation. Les services rectoraux et l’IUFM perdent ainsi 53 emplois.
19 postes sont supprimés dans les services académiques (formation, innovation pédagogique, relations culturelles, international...)
31 postes sont supprimés à l’IUFM (10 en formation initiale, 21 en formation continue), compensés par l’équivalent de 17 emplois ETP en Heures supplémentaires. Cela porte à 37 emplois ETP l’attribution d’heures supplémentaires aux IUFM.
2 postes sont supprimés dans les Université et 1 au CRDP.
On parle ici d’emplois d’enseignants du second degré délégués à l’IUFM (formateurs associés), aux services académiques ou aux Université.
Le SNES et la FSU ont dénoncé cette baisse de moyens attribués à la formation au lendemain des déclarations des ministres Pecresse et Darcos affirmant maintenir le potentiel de formation des IUFM.
Le Recteur prétend que cet engagement porte sur les moyens du supérieur délégués aux IUFM et ne concerne pas les postes de formateurs associés. Il affirme que la dotation de l’académie en postes de formateurs associés est largement sur évaluée car les moyens ont été maintenus au fil des années malgré la baisse de 40% des effectifs d’étudiants et de stagiaires accueillis dans les IUFM.
Maintenir ces moyens dans les IUFM imposera de ponctionner encore plus les collèges et les lycées en l’absence de dotation complémentaire ministérielle.