Depuis plusieurs élections, les partis d’extrême droite déroulent leurs programmes pour l’Ecole : un empilement de mesures d’une grande cohérence qui montre que l‘extrême droite est un réel danger pour l’École, les personnels et les élèves.
L’extrême droite, RN et Reconquête en tête, a toujours regardé avec intérêt et appétit l’École y voyant un moyen évident pour dérouler leur projet de société, raciste, xénophobe, exaltant une École du passé mythifiée pour mieux entériner l’ordre social.
L’extrême droite ne fait que peu de cas de la démocratie menaçant le droit syndical et la liberté d’expression des personnels.
Sur le fond, l’extrême droite ne condamne jamais l’insuffisance des moyens, ni ne parle de la dégradation des conditions de travail. Jamais elle ne porte un regard critique sur les inégalités scolaires et sociales des élèves. On ne trouve rien dans leurs programmes qui permettrait de résoudre les fragilités du système éducatif. Derrière une discours prétendument social, elle promeut en réalité l’obscurantisme, l’autoritarisme, la haine, le racisme, l’antisémitisme, les LGBTIphobies, le sexisme. L’École est aujourd’hui à un point de bascule et va mettre des années à se remettre des politiques menées notamment depuis 2017, mais si l’extrême droite arrive au pouvoir, l’Ecole publique ne s’en remettra pas.
Mais les grandes lignes de ce programme ne sont pas complètement inconnues dans le service public d’Education d’aujourd’hui. Ainsi une bonne partie des mesures Choc des savoirs s’inspire des mesures portées par le RN.
Le RN a aussi soutenu les obsessions hors sol de Gabriel Attal affirmant sa volonté, lui aussi, de “rétablir l’autorité de l’institution scolaire par l’instauration d’un uniforme au primaire et au collège”.
Des personnels sont victimes de pressions et menaces de l’extrême droite dans l’exercice de leur fonction. Le collectif Parents Vigilants, créée par le parti Reconquête, traque et menace depuis plus de deux ans, les enseignant-es : raids numériques contre des professeur
es, courrier de dénonciation, campagnes calomnieuses… l’extrême droite ne tolère pas l’idée d’une école publique, laïque et émancipatrice, celle qui fait grandir les élèves et éveille les consciences, celle où la liberté pédagogique est au service de l’émancipation.Le SNES-FSU a accompagné et défendu des collègues menacés par ce collectif. Il a initié des initiatives intersyndicales (communiqué, interpellation des ministres de l’Éducation successifs) pour exiger que les personnels de l’Éducation nationale soient protégés.
C’est avec beaucoup de gravité et conscient des enjeux pour l’avenir de l’Ecole que le SNES-FSU s’est engagé depuis plusieurs mois contre le Choc des savoirs avec son mot d’ordre « nous ne trierons pas nos élèves ». Plus que jamais, cet appel est d’actualité : à rebours de ce que porte l’extrême droite pour l’Ecole, nous sommes attachés au projet scolaire de l’École publique, laïque, gratuite et obligatoire : accueillir partout tous les élèves sans distinction d’aucune sorte, être ambitieux pour chacun, respecter et participer à une véritable liberté de conscience notamment par la construction de l’esprit critique autour de savoirs scientifiquement validés.
Pour l’Ecole publique, nos collègues et nos élèves, battons l’extrême droite dans la rue et dans les urnes et inscrivons nos mobilisations sociales dans la durée.