L’annonce d’une réouverture progressive des établissements scolaires a suscité une vive émotion parmi les personnels, les élèves, les parents, les élus des collectivités et l’ensemble de la population. Depuis, les déclarations du Premier ministre, des ministres de la Santé et de l’Éducation Nationale n’ont pas été de nature à rassurer. L’intervention d’Édouard Philippe à l’Assemblée le 28 avril a soulevé, une fois de plus, davantage de questions qu’elle n’a apporté de réponses aux légitimes inquiétudes.
Aujourd’hui, les enseignants sont déchirés entre la peur qu’une reprise favorise le rebond de la pandémie et l’envie de retrouver leurs élèves. L’attachement des personnels aux valeurs du service public n’est plus à démontrer. L’éducation est un droit et c’est la responsabilité de l’institution de se donner les moyens de garantir ce droit pour tous les élèves. Si nous pouvons partager l’objectif affiché de raccrocher les élèves les plus en difficulté socialement et scolairement, la première des priorités doit être de rendre possible et acceptable une reprise de l’activité en présentiel en garantissant la sécurité et la santé de tous.
Pour la sortie du confinement, les militants en CHSCT portent nos revendications : l’exigence d’un protocole national clair, complet qui prenne en compte tous les aspects sanitaires et qui soit mis en œuvre avant toute réouverture d’établissement quelle qu’en soit la date ; une réflexion sur une adaptation de l’organisation et du contenu du travail qui soit cohérente avec nos missions ; l’exigence des moyens indispensables à la sortie de la crise. Au fil des jours, il est apparu de plus en plus clairement que l’institution serait dans l’incapacité de fournir les garanties nécessaires dans le temps imparti par le Président de la République.
Continuons à peser pour que si reprise il y a, elle se fasse à nos conditions !
29 avril 2020