Le dispositif Parcoursup n’a pas réduit la part des élèves issus de la voie générale affectés en STS. La part des élèves issus de la voie technologique affectés en STS s’érode légèrement, passant de 46.2% en 2018 à 44%, mais elle s’érode également en DUT/BUT, passant de 15.9% en 2018 à 14.6%, alors que ces formation devraient être un débouché accru pour les élèves venant de LT, faute de demande. En conséquence, un nombre important d’élèves issus de la voie technologique se retrouvent toujours en L1, 29.7 % contre 28.9% en 2018, sans pour autant que les précautions nécessaires à leur réussite soient prises. Il en va de même de la part des bacheliers professionnels : 67% des bacheliers du professionnel ayant participé à Parcousup pour obtenir une poursuite d’étude ont été acceptés en STS (71.1% en 2018) et 21.2% en Licence (20.8% en 2018). Ces statistiques marquent l’échec qualitatif du dispositif Parcoursup.
La réforme Blanquer prétendait combattre les déterminismes sociaux en mettant un terme aux séries. Il est manifeste qu’elle n’atteint pas son but au regard des choix de spécialités fortement déterminés socialement et fortement genrés. S’il est vrai qu’un tiers du temps des élèves se passent aujourd’hui dans des groupes qui mélangent davantage les élèves, les conséquences sont par ailleurs très lourdes.
Nous n’avons cessé d’alerter sur l’explosion du groupe classe et l’instabilité permanente des relations des élèves entre eux dans ce cadre. Les équipes pédagogiques n’existent plus : la quasi totalité des enseignants ont des groupes d’élèves qu’ils sont les seuls à avoir, et ne peuvent travailler en équipe sur les dynamiques de classe. Leurs interlocuteurs sont si nombreux qu’ils n’est plus possible de les solliciter. Les professeurs principaux ne peuvent accomplir leur mission qu’au prix de tâches démultipliées au détriment d’un travail approfondi. Les conseils de classe approchent sans qu’aucune directive ne soit donnée quant à leur composition. Il est indispensable d’en rester à un nombre raisonnable de conseils de classe pour chaque professeur dans l’immédiat. Au-delà, l’institution ne peut pas se contenter de ces simulacres de conseils de classe alors que s’y jouent des aspects importants de la scolarité des élèves. Des évolutions sont nécessaires.
S’agissant des choix d’enseignement de spécialité : on voit certes une érosion statistique de choix des triplettes les plus courantes au profit d’une plus grande diversité. Faut-il s’en féliciter ? Les études par genre et par CSP montrent que ce sont les filles et les élèves issus des milieux sociaux les moins favorisés qui font des choix atypiques, alors que les familles qui investissent le plus dans la scolarité de leurs garçons continuent à choisir prioritairement des choix correspondant à des parcours classiques et présentant des garanties en termes de parcours ultérieurs. En Terminale, on constate par contre que les doublettes choisies correspondent massivement à ce qu’étaient les anciennes séries S et ES. Les déséquilibres identifiés dans l’ancien lycée sont maintenus et renforcés (couplages correspondant à l’ancienne S ou à l’ancienne ES : respectivement +5pt et +5.4pt par rapport à 2018). Lors du passage en Terminale, les enseignements de spécialité Mathématiques et SVT sont massivement abandonnés (respectivement par 40 % et 33 % des élèves qui le suivaient en Première). Maths expertes ne correspond pas aux besoins des élèves, par exemple ayant un profil ES (en Terminale, moins d’un élève sur cinq ayant gardé la spécialité SES a gardé la spécialité Mathématiques). Il y a un espace pour un enseignement inclus dans le tronc commun ou d’un deuxième enseignement de spécialité entre la spécialité actuelle (12.5% des élèves de Terminale) et les maths complémentaires (17% des élèves de Terminale), dont les objectifs programmatiques sont très modestes.
S’agissant des enseignements de spécialité en Première, on constate une érosion des Mathématiques (64.5 % des élèves de Première : -4.4pts), de Sciences-Physiques (-2.7pts), des SVT (38%, -2.7pts), au profit des ES (41.8%, +3.2%), de HGGSP (36.2%, +2.3pts), de LLCE (29.8%,+2.1 pts) et de HLP (20.3%, +2.2pts). Les chiffres sur les options facultatives ne nous ont pas encore été fournis.
ci joint, un document permettant d’analyser les évolutions du lycée Blanquer. Version Word
et version PDF
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Lycée Blanquer : on brasse et on entasse : cliquer ici
Pétition unitaire syndicats et associations de spécialistes : des aménagements indispensables : cliquer ici
L’adhésion représente moins de 1% du salaire indiciaire annuel, et deux tiers de la cotisation sont remboursés en crédit ou réduction d’impôt : https://aix.snes.edu/Adherer-au-SNES.html