Dans les Comités Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail, les représentants des personnels observent la mise en œuvre par l’employeur des dispositions relatives à l’hygiène et la sécurité, analysent des situations de travail et font des propositions en matière de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail. Les CHSCT, menacés de disparition avec la loi du 6 août 2019 de Transformation de la Fonction Publique, se sont révélés indispensables dans les circonstances exceptionnelles que nous venons de traverser.
Nous sommes réunis aujourd’hui pour le dernier CHSCT académique de l’année scolaire 2019/2020. Quelle année ! Elle s’est ouverte sur une hausse des manifestations de souffrance au travail, avec une série de suicides et tentatives de suicides. Elle s’est poursuivie ensuite dans un climat de tension sociale, d’exaspération des personnels face aux réformes du lycée et du bac, des retraites, face à la dégradation des conditions de travail et aux suppressions de postes. Puis une pandémie est venue bouleverser les vies professionnelles et personnelles, créant une situation inédite dans notre histoire.
Alors que l’épidémie se répandait, le CHSCT académique a été mobilisé dans le cadre du suivi de la crise sanitaire. Ainsi, ce n’est pas moins de 9 réunions qui auront permis de conduire ce travail : porter à la connaissance de toutes et tous les mesures de protection prises, élaborer un protocole sanitaire pour l’accueil des enfants des personnels prioritaires, dont l’utilité a dépassé les frontières de l’académie, proposer des pistes de prévention des risques liés au travail à distance, étudier l’évolution de la situation et signaler les situations préoccupantes, comme les conditions de travail très dégradées des PsyEN et des personnels administratifs, les inquiétudes des enseignants stagiaires, des infirmières ou les demandes inconsidérées parfois de certains encadrants.…
Lors du déconfinement, les réunions régulières, même organisées dans des conditions difficiles, nous aurons offert la possibilité de poursuivre notre travail d’alerte et d’obtenir des clarifications pour les agents en ce qui concernait ce qu’il est convenu d’appeler les « ASA » pour personnes vulnérables et garde d’enfants.
Dans un contexte où chacun e était isolé e, où nous étions toutes et tous renvoyés aux médias pour connaître les décisions de notre employeur, les CHSCT ont été une source d’information précieuse et une instance d’élaboration de propositions pour mieux prendre en compte la santé au travail. À cet égard, il est inconcevable que les discussions sur les textes d’application de la loi de transformation de la Fonction Publique aient pu reprendre en commençant par la suppression des CHSCT et ce, avant même de tirer les enseignements de la crise.
Nous n’avons pas encore fini de vivre avec les conséquences de cette crise dont nous n’avons pas encore évalué les effets. La mise en œuvre du protocole sanitaire, indispensable par ailleurs, s’est faite dans des conditions extrêmement difficiles avec des injonctions fluctuantes et dans des délais très restreints au détriment des conditions de travail et probablement de la santé des personnels, ce qui est un comble en matière de prévention des risques professionnels. La crise a démontré, que tous les personnels, quel que soit leur métier, étaient pleinement mobilisés pour faire fonctionner le service public. Ce qui n’a pas empêché un prof-bashing de se répandre, mettant en cause publiquement les enseignant.es quant à leur implication auprès de leurs élèves. Les badges inventés dans certaines académies ne viendront pas compenser cet affront et ne peuvent en aucun cas constituer une quelconque forme de « gratification » pour services rendus. Ce n’est pas ce que les personnels attendent de leur institution.
L’urgence aujourd’hui est de préparer la rentrée : les différents scénarios en prévision de la présence ou pas du virus sur le territoire doivent être connus. Il ne serait pas acceptable qu’une fois de plus, personnels et familles, découvrent à quelques jours seulement de l’arrivée des élèves, les conditions dans lesquelles se fera leur accueil. La FSU demande que le CHSCT académique soit consulté sur ces hypothèses. Nous demandons aussi que les travaux engagés ou suspendus pendant cette période puissent reprendre et être conduits jusqu’à leur terme.