Une réforme des épreuves de langues vivantes, imposée par le gouvernement antérieur, et entérinée par le gouvernement actuel, doit être appliquée à la session 2013 du baccalauréat.
Les modalités sont les suivantes :
En plus de l’épreuve écrite en fin d’année scolaire, presque tous les élèves devront désormais passer deux épreuves orales, l’une de compréhension (audition d’un texte et compte-rendu en français), l’autre d’expression orale sur une des notions au programme.
Le principe des évaluations orales et écrites trouve l’assentiment des enseignants de langues vivantes, mais les modalités des nouvelles épreuves ne sont pas satisfaisantes.
♦ En effet, l’intégralité de l’organisation des épreuves orales est placée sous la responsabilité du professeur, qui doit organiser au sein de sa classe les examens « dans le cadre normal du cours », durant le 2e et le 3e trimestre, ce qui pose de nombreux problèmes :
♦ L’égalité des élèves devant l’examen, n’est plus assurée puisque la date pourra varier d’un établissement à l’autre de plusieurs mois,
♦ les sujets choisis relèveront de la seule responsabilité des examinateurs et le mode d’organisation dépendra des choix des équipes.
♦ L’anonymat des élèves n’est plus respecté puisque ce sont les enseignants de la classe ou de l’établissement qui se chargeront d’examiner leurs élèves.
♦ Le volume d’heures d’interrogation orale désorganisera considérablement le travail avec les élèves dans les classes et les établissements.
♦ La préparation et l’organisation de ces épreuves en cours d’année scolaire alourdira la charge de travail des enseignants et des équipes administratives.
L’évaluation au bac des compétences écrites et orales est souhaitable mais inenvisageable dans le contexte actuel car l’horaire d’enseignement des langues vivantes au lycée s’avère très insuffisant et les effectifs de classes sont trop lourds pour préparer les élèves à toutes ces épreuves.
Les enseignants se sentent démunis face au contenu imprécis et aux modalités confuses d’épreuves qu’ils découvrent à peine au moment où ils doivent y préparer leurs élèves.
Par conséquent, nous demandons un moratoire national sur cette réforme pour l’année 2013, afin de donner le temps de la réflexion collective sur les épreuves de langues vivantes au baccalauréat.
Nous estimons que, seules, des épreuves conçues et organisées au plan national sont à même d’assurer l’égalité des élèves face au baccalauréat.
Nous demandons que nos revendications soient prises en compte par les rédacteurs de la nouvelle loi d’orientation pour l’Éducation et des mesures pour refonder l’école de la République.