Le ministre de la Santé alerte le 11 février dernier, lors de son point presse hebdomadaire, à propos des trois variants connus qui sont plus contagieux et « nous inquiètent particulièrement ».
Le vendredi 12 février en fin de matinée, le bilan hebdomadaire du ministère de l’Éducation nationale montre une augmentation significative du nombre de classes fermées en une semaine (+70%), alors même qu’une zone est en vacances. Ces chiffres confirment une circulation active du virus, notamment des variants, dans les établissements scolaires.
Le vendredi 12 février au soir, le ministère en conclut ... qu’il faut alléger le protocole ! Il publie de nouvelles règles, plus souples, de fermeture de classes et d’isolement dans des situations de cas avérés et/ou cas contacts de variant britannique, sud africain ou brésilien.
Incompréhensible, irresponsable !
1. Cas confirmés de COVID et fermetures de classe :
- S’il s’agit d’un cas confirmé de la forme initiale, SARS-CoV-2 : « Dans la circonstance où trois élèves d’une même classe (de fratries différentes) seraient positifs, tous les élèves de la classe seront assimilés à des contacts à risque. Une étude approfondie des contacts déterminera si les personnels de la classe doivent être également considérés comme contacts à risque. » On voit mal comment cette dernière mesure pourrait être mise en œuvre, quand on sait comment se fait le traçing dans les établissements et l’opacité qui y règne en matière d’information des personnels.
- S’il s’agit d’un cas confirmé de la variante britannique chez un élève ou un personnel : « La conduite à tenir autour d’un cas confirmé de la variante britannique est la même que pour le cas général conformément [...]. Selon l’analyse locale concernant la circulation de cette variante sur le territoire, en lien avec l’ARS, la fermeture de la classe pourra toutefois être envisagée dès le premier cas. » La fermeture est donc une possibilité mais n’est plus automatique !
- S’il s’agit d’un cas confirmé de la variante sud-africaine ou brésilienne chez un élève : la classe concernée est fermée. Les élèves de la classe et les personnels sont donc assimilés à des contacts à risque. « Cette fermeture est également mise en œuvre dès qu’un élève est identifié comme contact à risque d’un parent ou membre de la fratrie ».
2. En cas de suspicion de variante, quelles sont les mesures prises ?
La FAQ précise : « [...] dans l’attente de la confirmation par le séquençage [...], la mesure de fermeture de la classe (voire du niveau ou de l’établissement) doit être appréciée au cas par cas. [...] Les mesures barrières devront être renforcées dans tous les cas, en particulier durant les repas et les activités sportives, lorsque le port du masque ne peut être maintenu. » Il est prévu aussi, dans ce cas, de conduire des opérations de dépistage élargi.
3. Que faire si je suis cas confirmé ou contact à risque d’une variante sud-africaine ou brésilienne ?
- Je suis cas confirmé : la durée d’isolement est portée à 10 jours et un test de sortie d’isolement doit être systématiquement réalisé. La levée de l’isolement est alors conditionnée à l’obtention d’un résultat de test négatif (et en l’absence de fièvre depuis plus de 48h pour les personnes symptomatiques). Si le test revient positif, l’isolement est prolongé de 7 jours après ce résultat.
- Je suis contact à risque : je dois faire un test PCR, à J0, afin de démarrer sans délai les opérations de contact-tracing si le test est positif. Un nouveau test devra être réalisé 7 jours après le dernier contact avec la personne porteuse de la variante ; il devra être négatif pour permettre un retour dans l’établissement.
Quelles démarches entreprendre pour bénéficier d’un arrêt de travail dérogatoire et éviter le jour de carence ?
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Autre nouveauté importante : « Les réunions regroupant plus de six personnes doivent se tenir en audio/visio » Jusqu’ici, elles devaient se tenir en distanciel dans la mesure du possible, c’est maintenant une obligation.
Vous êtes « personnel vulnérable » ?
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L’analyse du SNES-FSU
Entre le manque d’anticipation et les consignes incompréhensibles, inapplicables, contradictoires, les personnels ont bien du mérite à rester mobilisés !
Le Snes-FSU rappelle depuis des mois des principes incontournables de bonne gestion de la crise sanitaire :
- protection et prévention des personnels et des élèves afin d’éviter la fermeture des collèges, lycées et CIO : aération des salles, limitation du brassage des élèves en diminuant les effectifs, politiques efficace et réactive de test et d’isolement, solutions pour la demi-pension (pointées par le SNES-FSU dès le 24 août !) ;
- recrutement de personnels de vie scolaire, d’agents pour l’entretien des locaux ;
- anticipation de plusieurs hypothèses en concertation avec les représentants des personnels ;
- information des personnels avant les médias ;
- assurer le remplacement des personnels vulnérables.