Enseignants, CPE, Psy-EN, personnels administratifs, s’efforcent aujourd’hui, d’assurer, à distance, l’indispensable continuité du service public d’éducation. Il se sont investis sans compter dès la fermeture des établissements et rivalisent d’ingéniosité pour surmonter les obstacles et accompagner les élèves et leurs familles.
L’engagement des personnels de l’éducation nationale et de la plupart des collectivités territoriales au service de l’accueil des enfants de soignants est aux dires mêmes de l’administration, au-delà des besoins. Il est l’effet de leur dévouement, et non de l’attente d’une gratification.
La FSU est immensément fière des agents qu’elle représente.
Cependant l’administration doit être à la hauteur. Nous savons que le volontariat ne pourra s’inscrire dans la durée que si les conditions de sécurité sont réunies, ne serait-ce que pour empêcher que l’accueil des enfants de soignants contribue à diffuser cette épidémie.
Les consignes données aux établissements et aux écoles doivent être claires et précises et ne pas varier d’un lieu à l’autre. Le matériel doit être présent en nombre suffisant pour tous les agents (gel, masque, serviettes jetables), la désinfection des locaux et du matériel une priorité.
L’engagement des personnels de l’éducation nationale et des collectivités territoriales est la preuve que leur attachement aux valeurs du service public et leur dévouement sont à la hauteur des enjeux. Par conséquent les agents ne doivent subir aucune pression ni injonction de la part de leur hiérarchie, au-delà des recommandations de sécurité nécessaires.
A ce titre nous demandons solennellement que le ministre de l’éducation nationale cesse les interventions à rebours des consignes de sécurité élémentaires qui ne font que créer de la confusion et des tensions chez les agents comme dans les familles. Le ministre semble s’essayer à une stratégie du choc pour remodeler l’éducation nationale conformément à sa vision scientiste et techniciste qui sur-valorise les atouts du e-learning et dissimule les enjeux de marchandisation de l’Education. Nous savons tous que rien ne peut remplacer la présence d’un enseignant aux côtés de ses élèves, les échanges de regard, les gestes attentifs et la voix familière.
La situation actuelle aggrave de façon criante les inégalités entre ceux qui sont équipés, qui ont des parents qui peuvent aider, qui poursuivent une filière générale et les autres. Dans les quartiers populaires, les élèves voire les parents ont souvent au mieux un smartphone sur lequel ils font tout. Et s’il est envisageable de travailler les maths, la physique ou la philosophie à distance, il n’en va pas de même pour les disciplines de la voie technologique, et encore moins de l’enseignement professionnel, qui accueille pourtant majoritairement les élèves des milieux les moins favorisés.
Il est urgent de faire baisser la pression sur les familles, les élèves et les personnels. Les enseignants accompagnent les élèves, les aident à consolider les acquis, à réviser, à s’entraîner, à conserver une activité intellectuelle et un lien avec l’école. Ils ne remplacent ni les cours ni la classe. C’est pourquoi à la formule « continuité pédagogique » que le ministre emploie au risque de leurrer les familles, nous préférons parler plus modestement de maintien du lien et d’accompagnement.
A ce titre, il est temps que le ministère prenne des décisions rapides sur la tenue et les modalités des examens, et qu’il associe les représentants des personnels à sa réflexion. Il devra tenir compte de la charge massive de travail que les personnels accomplissent : le calendrier scolaire ne saurait être modifié.
Nous nous élevons aussi avec force contre l’enquête diffusée par certains IENs du 13, et qui demande notamment de faire remonter tous les jours à 10h :
1) Nombre de personnel Education Nationale hors enseignant (psy, AESH) : arrêt de travail, ASA, congé annuel, présent à l’école, en télétravail.
2) Nombre de personnel Education Nationale enseignant et hors enseignant hospitalisé atteint du COVID 19.
3) Décès Personnel Education Nationale enseignant et hors enseignant.
A un moment où l’administration se doit de soutenir ses personnels, cette demande est inacceptable, sur le fond comme sur la forme. Nous rappelons que les directrices et directeurs d’écoles n’ont pas à transmettre des données sur l’état de santé de leurs collègues, enseignant-es ou non enseignant-es. Aucun-e n’a accès à ces données confidentielles puisque médicales. Les collègues sont choqué-es et cette requête a contribué à répandre la panique parmi eux. Nous vous demandons de faire cesser immédiatement ce genre de demande et de rassurer la profession.
Les tâches permettant une continuité de service doivent être listées notamment pour le personnel administratif. Elle doivent tenir compte de l’urgence sanitaire nationale.
Pour finir, la FSU prend acte de la suspension du débat parlementaire sur la réforme des retraites rejetée par l’opinion publique et le mouvement social, ainsi que de la suspension du jour de carence. La FSU continue de demander leur suppression pure et simple. La crise que nous traversons confirme, s’il en était besoin, l’utilité des CHSCT. Les difficultés concrètes que l’administration va rencontrer pour mener à bien le mouvement 2020 confirment aussi que les CAP et les FPMA gardent tout leur intérêt. La disponibilité des personnels sous statut pour répondre aux besoin de la population confirme que le statut n’est pas « obsolète ». Pour ces trois raisons nous demandons plus que jamais l’abrogation de la Loi du 6 août 2019 portant transformation de la fonction publique.
La situation que vit l’hôpital est à nos yeux symptomatique de l’affaiblissement des services publics par les politique d’austérité budgétaire de ces dernières années. Le service public est notre richesse commune, chaque crise nous le rappelle et celle-ci plus encore. Quand il aura permis de surmonter cette situation terrible, dans quelques semaine ou quelques mois il sera grand temps de changer complètement de politique et de renforcer enfin le service public et ses agents.
Seulement 2 emplois d’enseignants supplémentaires sont alloués à l’académie qui devrait scolariser 1669 élèves de plus (l’équivalent de quatre collèges). Pour maintenir un taux d’encadrement stable, il faudrait 140 enseignants de plus. Si l’on devait compenser le déficit accumulé depuis 2017, il faudrait allouer 420 postes d’enseignants en plus à l’académie. Trop d’enseignants perdent leurs postes du fait notamment de la réforme du lycée et on peut s’attendre à ce que le mouvement soit très difficile cette année encore. Il faut aussi arrêter l’agrandissement des agences comptables qui accroît les risques financiers et mettent en défaut le professionnalisme des collègues.
Nous siégeons donc à ce CTA dans un souci de continuité administrative du service public, pour que le mouvement des personnels puisse se tenir. Nous tenons cependant à souligner que, du fait de calendriers trop tardifs des instances dans les établissements et de la crise sanitaire, le comité technique va statuer sur des mesures de création et de suppression de poste alors même que le processus de délibération sur la ventilation des DGH n’est pas abouti dans la plupart des établissements. Nous signalons également que la réglementation ne prévoit que deux modalités de tenue des CT : le présentiel ou la visio-conférence (art.42 du décret 2011-184).
Nous demandons par conséquent que rien ne soit figé à l’issue de ce CTA, que les CA se réunissent dès que possible, que les demandes d’audience soient honorées, et que l’on ajuste les mesures sur les postes ou la carte des formations, lors du CTA de fin mai. Dans le premier degré nous demandons le report des opérations de carte scolaire.
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