La délégation de la FSU a rappelé sa totale opposition à la réforme du lycée et du baccalauréat et exposé leurs conséquences prévisibles sur la profession comme sur la qualité du service public d’éducation. Nous ne rappelons pas ici les éléments abondamment développés ailleurs.
Cette situation nous a conduit à voter contre la carte des formations de l’académie qui constitue la première étape de la mise en œuvre de la réforme du lycée.
Vous trouverez ici notre analyse de la situation au moment du CTA du 23 novembre suivi d’un certain nombre de situations particulières qui ont fait l’objet d’échanges.
Le travail conduit par l’administration sur la carte des formations est rigoureux et tend globalement à maintenir des équilibres en préservant les équipes en place, et en cherchant à faire progresser la mixité sociale des établissements. De nombreux points de désaccords existent cependant, souvent lié au fait que les équipes de direction ne portent pas la même chose que les équipes enseignantes. Nous avons aussi déploré que bon nombre d’équipes n’aient pas été associées à l’élaboration de l’offre de formation de leur établissement et qu’elles aient découvert ce projet très tardivement. Le rectorat est ouvert à nos critiques et nous avons fait acter que la carte des formations pouvait encore évoluer jusqu’en janvier.
Le travail conduit sur la sectorisation repose sur l’idée que chaque lycée aura une sectorisation propre. Les élèves ont donc vocation à aller sur leur secteur. Les options et spécialités ne sont pas dérogatoires, ce qui signifie qu’un élève qui souhaite suivre sa scolarité dans un autre lycée que son lycée de secteur peut en faire la demande celle-ci ne sera examinée qu’après les critères dérogatoires (fratrie etc.), en fonction des places disponibles. Contrairement à la situation actuelle aucun enseignement n’est plus dérogatoire. Ce principe peut permettre de procéder effectivement à des rééquilibrages des publics accueillis dans les lycées de l’académie.
Le système des portails et des menus se précise. Il nous a été trop brièvement présenté, nous aurons l’occasion d’y revenir plus précisément par la suite. Si la démarche constitue une tentative de réponse aux dégâts que pourrait créer une liberté totale de choix, tant sur les élèves que sur le fonctionnement des lycées, de nombreuses questions restent posées sur ce que feront les familles, et sur le moment où les structures prévisionnelles seront arrêtées pour que la préparation de rentrée puisse se faire correctement. C’est pour nous une priorité que les capacités d’accueil des différentes spécialités (= le nombre de groupes) soient arrêtées avant le CTA du mois de mars afin que la préparation de rentrée puisse se faire dans la sincérité.
Cependant la carte des formations et donc l’organisation des lycées qui en découle restent très théorique. A l’heure actuelle, nous ne connaissons pas la DGH de l’académie et donc les moyens dont le rectorat disposera pour la mettre en œuvre effectivement. Les suppressions de postes pourraient bien apauvrir ce qui apparait sur le papier comme une offre diversifiée. En outre, les options étant financées sur la marge d’autonomie en concurrence avec l’AP et les dédoublements, les options de Seconde étant facultatives, et les options de cycle terminal ne rapportant plus de points pour le baccalauréat, il y a fort à craindre que tout ce qui est aujourd’hui prévu ne soit pas ouvert in fine. Nous avons acté le fait qu’il n’y aurait pas pour cette rentrée de seuil fixé a priori pour l’ouverture d’une option, le rectorat acceptant de se donner un peu de temps pour évaluer la situation des options, cependant les établissements eux-mêmes pourraient se retrouver dans la difficile situation d’arbitrer entre la diversité de l’offre de formation et les conditions d’étude des élèves.
Pour toutes ces raisons, après la réussite de la grève du 12 novembre, il est nécessaire de poursuivre et d’amplifier la mobilisation dans chaque établissement, notamment en direction des parents d’élèves et en continuant d’informer les collègues au travers de demi-journées banalisées, HIS etc.
Le SNES-FSU s’oriente vers une journée d’action en décembre avec meeting et rassemblement devant le ministère en décembre, avec des déclinaisons dans les académies en cours d’élaboration.