Les chefs d’établissement annoncent lors des réunions de prérentrée qu’une circulaire rectorale interdirait la mise en place de Ponts au cours de l’année scolaire 2014 / 2015, en particulier les 10 novembre 2014 et 14 mai 2015.
Dans cette circulaire, l’administration prétend que « ces dernières années, les calendriers scolaires ont connu des adaptations locales sources de difficultés ». Tous les observateurs s’accordent pourtant à dire que ce sont les décisions ministérielles qui ont désorganisé le calendrier scolaire :
Dans un contexte fortement marqué par la réforme Peillon des rythmes scolaires, en particulier sur la ville de Marseille, où la municipalité n’a pas organisé les activités péri-scolaires, mettant les familles dans l’embarras, ... et suite à deux années scolaires marquées par des rattrapages imposés par le Ministère, en 2012/2013 pour les deux journées supplémentaires des congés d’automne, en 2013/2014 pour la journée de prérentrée (rappel des événements antérieurs : cliquer ici), on comprend mal le sens et la pertinence de ces consignes.
Rappelons que, par décret, tout conseil d’administration est compétent pour délibérer de l’organisation du temps scolaire dans le cadre de son autonomie pédagogique.
Le chef d’établissement est alors tenu d’exécuter la décision votée en Conseil d’administration, après consultation du conseil pédagogique.
Si, à l’échelle de l’établissement, les représentants de la communauté éducative réunis en CA, parents, élèves, personnels enseignants, personnels non-enseignants, représentants de la collectivité de rattachement, et administration, se concertent et s’accordent sur des modifications du calendrier scolaire qu’ils trouvent conforment à l’intérêt des élèves, il serait bienvenu que les autorités respectent les décisions du CA et l’autonomie de l’établissement.
On nous informe également que l’administration rectorale exigerait, la tenue en bonne et due forme, de la journée de solidarité et s’opposerait aux bonnes pratiques qui se sont peu à peu élaborées dans les établissements comme des réunions pédagogiques convoquées en fin de journée. S’appuyant sur l’arrêté ministériel du 4 novembre 2005, l’administration fait fi des fruits de l’expérience acquise au cours de ces 9 années, expérience qui a démontré qu’il était préférable de fractionner les 7 h de travail de la journée de solidarité en plusieurs réunions au fil de l’année scolaire, par exemple en fin de journée, ce qui permettait d’être en phase avec les besoins et les demandes, plutôt que d’organiser une demi-journée de rattrapage « à froid ». Le Rectorat ne s’oppose pas à ce qu’une demi-journée puisse être destinée à une opération « Portes ouvertes », opération qui cependant dure rarement moins d’une journée.
S’agissant du refus de prendre en compte les heures travaillées lors de réunions convoquées par l’administration de l’établissement en fin de journée, nous appelons les équipes à faire respecter les compromis élaborés dans le dialogue et la concertation au sein des établissements.
Enfin, l’administration semble vouloir réactiver la deuxième journée de prérentrée, prévue dans les textes depuis la période Allègre. Cette deuxième journée est tombée en désuétude et n’était plus organisée dans la plupart des établissements. Rares sont en effet les équipes de direction qui sont en mesure de proposer un contenu convaincant pour ces réunions imposées le mercredi après-midi. Le recteur semble avoir consulté les représentants des chefs d’établissement (commission dite « commission Blanchet ») : nul doute que les errements du passé ne se renouvelleront pas et que ces quatre demi-journées que l’on nous impose seront de grands moments de réflexion pédagogique collective.