Vendredi 19 septembre, le Président de la République et la Ministre de l’Education Nationale ont annoncé un grand plan pour le développement de l’apprentissage.
Sous la Présidence Hollande donc, comme sous celles de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy, le développement de l’apprentissage est élevé au rang de priorité.
Le Premier Ministre annonce un plan de 200 millions en faveur de l’alternance, le Président une prime de 1000 € pour l’embauche d’un apprenti par une société de moins de 150 salariés.
La Ministre de l’Education Nationale Najat Vallaud-Belkacem a envoyé une circulaire aux Recteurs le 16 septembre 2014, leur demandant de faire de l’apprentissage leur priorité, afin de passer de 40 à 60 000 apprentis dans l’enseignement public.
Malgré les plans successifs, l’apprentissage a baissé de 7.5 pts entre 2011 et 2013.
Car loin d’être la panacée si régulièrement vantée, l’apprentissage pose des problèmes structurels qui restent aujourd’hui sans solution.
Pour être apprenti, il faut d’abord avoir un contrat de travail. Difficile en temps de crise et de chômage galopant. Rares sont les entreprises qui embauchent. Et celles qui réduisent leur nombre de salariés licencient en premier lieu les contrats temporaires.
L’accès au contrat de travail est particulièrement inégalitaire, et la discrimination raciste ou sexiste n’est pas rare. Il est plus difficile d’être recruté en tant qu’apprenti lorsque l’on porte un nom à connotation étrangère ou lorsque de l’on habite en ZUS.
Les ruptures de contrat avant la fin du cursus sont légion, qu’elles soient du fait de l’employeur ou du salarié.
Alors que l’on présente souvent à tort le recours à l’apprentissage comme une réponse à l’échec scolaire, on constate que les publics les plus en difficultés dans le système scolaire sont aussi ceux qui intéressent le moins les employeurs. L’échec scolaire allant bien souvent de pair avec des difficultés sociales, il n’est pas rare de voir les jeunes décrocheurs à l’école décrocher également en entreprise.
A contrario, c’est chez les jeunes les plus qualifiés et les mieux insérés dans le système scolaire que l’apprentissage fonctionne le mieux, comme le montre l’apprentissage pour les niveaux de qualifications supérieurs au baccalauréat.
Aussi, promouvoir l’apprentissage ne permettra pas au gouvernement de s’exonérer de ses responsabilités dans la défense et la promotion de la formation initiale et continue des jeunes au collège, dans les lycées, généraux, technologiques et professionnels, dans les formations du supérieur que sont les BTS et les DUT, dans les GRETA.
Pour une analyse plus fouillée des réalités de l’apprentissage en région PACA , on pourra se reporter au site de l’ORM (Observatoire Régional des Métiers) en cliquant ici ou au site de la FSU PACA en cliquant ici.
Fermeture de formations technologiques industrielles :cliquer ici
Déclaration de la FSU PACA au CAEN du 19 mai 2014 :cliquer ici