Le ministère a décidé de renoncer à la matinée d’hommage à notre collègue Samuel Paty, sauvagement assassiné par un fanatique islamiste, prenant prétexte du contexte sécuritaire et du refus des collectivités territoriales de modifier les horaires des transports scolaires. Seule une minute de silence, dans les classes, est maintenue. L’éducation nationale, singulièrement son ministre, n’est donc pas capable de prendre en charge l’organisation d’un hommage en bonne et due forme.
Le SNES-FSU, au niveau national, appelle les collègues à exiger que cet hommage ait lieu malgré ce renoncement ministériel. Nous ne pouvons pas reprendre les élèves lundi matin comme si de rien n’était. La journée de du lundi 2 novembre ne peut pas être une journée ordinaire.
Nous appelons les sections syndicales à imposer un temps de recueillement entre collègues, un échange entre professionnels pour s’accorder sur les modalités d’une séquence pédagogique avec les élèves sur la liberté d’expression et le refus de la violence, le rassemblement solennel de la communauté scolaire autour d’une minute de silence commune.
Si cela était refusé par les équipes de direction, nous appelons les collègues à se saisir du préavis de grève déjà déposé par le SNES-FSU pour que cet hommage ait lieu.
Trame d’intervention syndicale dans les réunions entre collègues :
Intervention syndicale (pour la réunion d’équipe)
Lundi 2 novembre 2020
"L’attentat terroriste qu’un fanatique islamiste a perpétré à l’encontre d’un collègue, Samuel Paty, nous a plongés dans l’effroi. Notre collègue a payé de sa vie le fait d’accomplir sa mission de professeur. A travers lui, c’est toute la communauté scolaire qui est visée. A travers lui, c’est la conception d’une école émancipatrice, laïque, fondée sur les savoirs et les œuvres humaines, qui est attaquée.
Nos pensées vont ce matin à la famille de Samuel, à ses collègues, à ses élèves, qui comme nous, reprennent aujourd’hui le chemin des savoirs, des apprentissages et de la discussion, mais sans lui.
Nous continuerons d’œuvrer à l’éducation, à l’instruction et à la formation des jeunes, car nous restons convaincus qu’il n’y a d’avenir que dans la construction d’une société d’humains libres, égaux et solidaires.
Le contexte dans lequel grandissent les élèves que nous scolarisons montre s’il en était besoin la justesse des revendications pour une école publique, gratuite, laïque et commune qui ait les moyens d’accomplir sereinement et durablement l’ensemble de ses missions. "