Le CDEN (conseil départemental de l’éducation national) sur la préparation de la rentrée 2023 dans les écoles et collège du département des Bouches-du-Rhône s’est tenu ce vendredi 24 mars 2023. Suite à l’envahissement de la DESDEN le lundi par des manifestants, le DASEN a préféré un lieu plus sécurisé. Il a siégé à la Préfecture.
En présence des représentants des fédérations de parents d’élèves, des collectivités locales (municipalités et département), des représentants des personnels, de l’IA-DASEN mais en l’absence du préfet, M Stanek (IA-DASEN) a présenté les moyens prévus dans le département pour la rentrée 2023.
Il y a été souligné que la répartition des DGHs était contrainte et que malgré la hausse des effectifs, les DGHs étaient en baisse.
Consultés sur la répartition des moyens dans le 2nd degré, les 15 votants du CDEN, ont voté à 14 contre (dont 3 FSU).
Il y a aussi été dit que les primes REP et REP+ seraient enfin versées aux AEDs et AESHs sur la paie d’avril avec effet rétroactif sur les mois précédents depuis le 1er janvier.
Déclaration de la FSU au CDEN du 24 mars 2023
Depuis maintenant plus de deux mois, la très grande majorité de la population française exprime son rejet de la réforme des retraites portée par E. Borne. Le mouvement de lutte organisé par l’intersyndicale dans son unité la plus large, ne connaît aucun essoufflement. La participation massive des salarié-es du public comme du privé aux journées nationales de grève, mais également aux manifestations partout sur le territoire, avec un niveau de mobilisation jamais atteint particulièrement dans les villes moyennes et même les petites villes, en est un marqueur fort.
Contrairement à ce que veut faire croire l’exécutif, ce n’est pas l’expression de militant-es syndicaux-ales, mais bien celle de l’opinion publique dans son ensemble, puisque 94% des actifs-ves ne veulent pas de cette réforme, et que 70% des français-es soutiennent la grève, sous toutes ses formes.
Les arguments mensongers, servant de prétexte à cette réforme ont été démontés un à un. Non cette réforme n’est pas nécessaire, non elle n’améliorera pas la pension des femmes, au contraire, non la pension minimale de 1200€ ne concernera pas tout le monde.
On aurait pu imaginer que faute de majorité, et face à la contestation populaire et majoritaire, il aurait été responsable et démocratique que le projet soit retiré. Mais c’était malheureusement mal connaître l’entêtement présidentiel, et l’autoritarisme dont il fait preuve, dégainant le 11e 49.3 en moins d’un an.
La FSU dénonce le passage en force du gouvernement, qui a provoqué en plus de la crise sociale, une crise politique majeure dans notre pays. Le refus de respecter la démocratie sociale ne fait que renforcer la défiance de la population envers les institutions, dont les conséquences pourraient se faire ressentir dès les prochaines échéances électorales.
Il apparaît très clairement que face à la responsabilité et l’irréprochabilité du mouvement social, le gouvernement a répondu par la brutalité et la violence.
Cette façon de procéder de l’exécutif se décline malheureusement dans notre ministère, où là-aussi le ministre s’entête à mettre en place un PACTE, synonyme de travailler plus pour gagner plus, en lieu et place d’une revalorisation pour tous les personnels, pourtant promesse de campagne. Visiblement, le fait que l’ensemble des organisations syndicales ait quitté les discussions n’a pas atteint le ministre, qui continue d’affirmer que sur ce sujet, « les choses avancent avec les organisations syndicales ». Pourtant là aussi, les chiffres sont incontestables. Le déclassement salarial des enseignant-es est de plus de 20% ces 20 dernières années, la charge de travail est de 43 heures hebdomadaire. Cela est la cause principale d’une crise de recrutement sans précédent, qui s’accentue d’année en année. Pour la FSU, il y a urgence à revaloriser l’ensemble des salaires de tous les personnels de l’éducation. La mise en concurrence des personnels pour quelques primes sous condition de missions supplémentaires n’est que la nouvelle expression d’une idéologie qui vise à transformer profondément le service public d’Education sur le modèle du privé. Et on appelle ça « l’école du futur » !
La rentrée 2023 verra également une modification majeure dans les collèges de France, apprise à l’occasion d’une interview du ministre : la suppression de la technologie en 6e, remplacée par une heure de renforcement/approfondissement en Français et en maths, possiblement assurée par les professeur-es des écoles, dans le cadre du PACTE. La FSU dénonce cette suppression à la hussarde considérant qu’il est dangereux de supprimer un enseignement qui concourt à la compréhension du monde pour une nouvelle heure aux contours très flous, d’autant qu’il n’est, en plus, prévu aucun financement supplémentaire sur les DGHs.
L’ordre du jour porte sur la préparation de la rentrée 2023 dans les écoles et les collèges des Bouches-du-Rhône.
Dans le premier degré, la dotation nulle accordée à notre département nous oblige à des choix impossibles. Alors que la baisse démographique n’est que de 0,81% du nombre total d’élèves, il est donc question, à moyen constant, d’effectuer la limitation à 24 en GS, CP et CE1 hors EP, d’améliorer le remplacement, de créer les postes d’UPE2A nécessaires au respect des textes, ceux nécessaires à l’école inclusive, de reconstruire les RASED, d’augmenter le nombre de formateurs-trices et d’ERUN. Cette année encore, par manque de moyens, la question de la difficulté scolaire et de l’inclusion ne sera pas traitée. Aucun poste de maître E supplémentaire, toujours pas de maître G, un seul poste de psy EN, mais pas sur le terrain où sont pourtant les besoins pour le suivi des élèves. Seulement 2 ULIS et un poste en IME de créés, alors que les besoins sont conséquents, particulièrement dans les établissements médicaux-sociaux.
Enfin, la FSU souhaite alerter les membres du CDEN sur la multiplication des fusions d’écoles, décidées parfois contre l’avis des équipes et des parents d’élèves. Elles sont le résultat d’un intérêt commun des municipalités, confrontées à la hausse conséquente des coûts de l’énergie, et de l’Education Nationale, dont la volonté est de créer des établissements du premier degré, en lien avec la loi Rilhac. Pour la FSU, le seul intérêt qui doit prévaloir est celui du service public d’éducation, que les équipes enseignantes font vivre au quotidien. C’est pourquoi les organisations syndicales élues en CDEN se sont adressées à vous, Monsieur le Préfet, sur la situation de Rognac.
La rentrée 2023 verra également une modification majeure dans les collèges de France, apprise à l’occasion d’une interview du ministre : la suppression de la technologie en 6e, remplacée par une heure de renforcement/approfondissement en Français et en maths, possiblement assurée par les professeur-es des écoles, dans le cadre du PACTE. La FSU dénonce cette suppression à la hussarde considérant qu’il est dangereux de supprimer un enseignement qui concourt à la compréhension du monde pour une nouvelle heure aux contours très flous, d’autant qu’il n’est, en plus, prévu aucun financement supplémentaire sur les DGHs des collèges.
A la rentrée 2023, Dans les collèges des Bouches-du-Rhône, les effectifs devraient certes augmenter de 229 élèves, mais face cette croissance, il n’est prévu la création que de 25 ETPs Cela ne permet même pas de maintenir le même taux d’encadrement des élèves. Cette différence correspond à une perte de 402h si on voulait rester avec le même encadrement qu’en 2022. Pour répondre au besoin de la hausse démographique, il faudrait créer au moins 22 ETPs en plus et ce n’est pas le choix qui est fait. La FSU ne peut accepter que les effectifs par classe soient le plus souvent sur les repères les plus hauts et les dépassent même dans certains établissements.
A cette désastreuse et dangereuse gestion actuelle des moyens, il faut ajouter le passif accumulé au cours des années : le déficit cumulé sur l’ensemble de la présidence Macron est de - 374 ETPs au regard de ce que la démographie aurait impliqué pour un maintien des taux d’encadrement. La FSU dénonce aussi que cette réduction des moyens ait été pour beaucoup supportée par les établissements en éducation prioritaire. La part des effectifs d’élèves en éducation prioritaire n’a cessé d’augmenter dans le département entre 2017 et 2023 passant de 28,7% à 29,3% tandis que celle de leur DGH stagnait voire diminuait. Nous ne pouvons accepter que les plus défavorisés de notre département soient ceux qui paient les frais de cette politique d’austérité.
Quant à la création et la suppression des postes dans le second degré, sur les 25 emplois délégués aux collèges du département à la rentrée 2023, le solde des créations/suppressions n’est cependant que de 11. Ce sont les 83 BMPs de 18 heures non transformés en postes offerts au mouvement qui vont absorber les emplois qui manquent. La FSU ne peut accepter cette augmentation de 30% par rapport aux BMPs de l’an dernier. Elle demande à ce que l’on sorte de cette précarisation des emplois en augmentant les moyens et en abondant les DGHs à la hauteur des enjeux.
Pour la FSU, il est urgent d’effectuer un changement radical, dans la politique menée, comme dans la façon de déconsidérer les instances, les organisations syndicales, la population. Il lui semble indispensable d’écouter la démocratie sociale. Elle revendique aussi un plan d’urgence pour le département. Il s’agit de rendre des personnels aux établissements, d’assurer la pérennité des services et de valoriser enfin le service public d’éducation. Tout cela ne sera possible qu’avec une augmentation significative des moyens incluant les dotations d’enseignants, les équipes pluri-professionnelles, les AED et les AESH, les aspects bâtimentaires, afin de rattraper les département des Bouches-du-Rhône.
Le SNES-FSU des Bouches-du-Rhône : Julien Weisz, Angélique Muniga, Nicolas Bernard-Hayrault et Laurent Tramoni