Lettre ouverte aux cadres de l’éducation
Mesdames et Messieurs, cadres de l’éducation nationale,
Mesdames et Messieurs, personnels de direction et inspecteurs,
Depuis plusieurs semaines, un mouvement social d’une ampleur inégalée se déroule dans le pays.
Dans notre secteur, la mobilisation est particulièrement forte.
Les personnels engagés dans ce mouvement défendent notre bien commun : le statut de fonctionnaire d’État, le code des pensions pour les fonctionnaires civils, le service public d’éducation.
Le mouvement sur les retraites arrive dans un contexte de saturation et d’exaspération après trois années de pénurie budgétaire et de réformes à marche forcée, notre Ministre étant resté sourd à toutes les remarques, critiques et objections, d’où quelles viennent. La lassitude, l’épuisement mais aussi la colère et la détermination, sont au plus haut.
Aujourd’hui, à court d’arguments pour convaincre, le Ministre a décidé d’éreinter financièrement les personnels mobilisés, en systématisant les retraits de salaire pour fait de grève sur plusieurs jours alors même que l’essentiel des faits de grève sont réalisés lors des temps forts. L’application de la règle de calcul issue de l’arrêt Omont est illégitime.
Aujourd’hui, à court d’arguments pour convaincre, le Ministre a décidé de brandir la menace de sanctions disciplinaires pour réduire les personnels mobilisés au silence. Si les médias et les réseaux sociaux se focalisent sur quelques scories, nous savons tous que les personnels de l’éducation nationale participent à ce mouvement dans le cadre normal du droit syndical.
Mesdames et Messieurs, nous partageons les valeurs républicaines et nous avons les uns et les autres l’intérêt général chevillé au corps. Au quotidien, nous œuvrons ensemble dans l’intérêt des élèves, du service public d’éducation, de la Nation. Nous sommes ensemble confrontés à l’incurie de ces politiques et aux effets délétères de réformes précipitées, dogmatiques et mal conçues, aux effets de la pénurie budgétaire.
Aujourd’hui, le ministre et le gouvernement cherchent à nous opposer artificiellement. Ils cherchent à vous faire endosser le mauvais rôle. Ils cherchent à vous instrumentaliser dans des opérations dont la visée partisane est manifeste.
Les ministres passent, les consignes changent, mais les équipes restent. Vos équipes restent ! Et nous devrons continuer à travailler ensemble demain, quand le pays aura traversé cette crise sociale.
Nous savons pouvoir compter sur vous pour soutenir les personnels dans les épreuves qu’ils traversent. Avec bienveillance, avec empathie, avec éthique.
La FSU Aix-Marseille
A Marseille, le vendredi 25 janvier 2020,
La déclaration des élus au CTA le mercredi 22 janvier 2020 : cliquer ici