La réforme du lycée initiée à la rentrée 2019 par Jean Michel Blanquer est dans sa quatrième année. Elaborée à partir des données de la DEPP, la note suivante montre que celle-ci produit aujourd’hui des effets dévastateurs. En modifiant l’architecture du lycée, en imposant une spécialisation par abandon d’une des spécialités en terminale, le ministre pousse les disciplines à une concurrence délétère. Absent des disciplines du tronc commun les mathématiques sont, peut-être plus qu’avant, la discipline autour de laquelle se joue la sélection. Les inégalités sociales mais également de genre s’en trouvent renforcées. La réforme du lycée en articulation avec la logique de sélection de ParcourSup en fait un redoutable instrument de tri social. Ces éléments ne constituent qu’une petite partie d’une réforme systémique, profondément antidémocratique et technocratique, qui déstabilise profondément les identités professionnelles. Le Bac local, l’aggravation des inégalités entre élèves et entre établissements, les évaluations permanentes, les programmes trop lourds, la dégradation des conditions de travail participent d’une même logique : la dépossession de notre outil de travail. Au SNES-FSU, nous nous opposons à cette réforme, nous réclamons sa remise à plat. La démocratisation du lycée passe par une autre réforme du lycée.
Le dossier suivant permet de mettre à jour un certain nombre d’éléments concernant l’académie d’Aix-Marseille.