Malgré les effets d’annonces du gouvernement, la crise sanitaire révèle de façon criante les inégalités et injustice sociale dont sont victimes les personnels les plus fragilisés par des années d’une politique fondée sur un modèle économique néolibéral peu soucieux niant le rôle de protection sociale du par l’Etat. La gestion délétère de la pandémie en est hélas la triste traduction.
Faut-il rappeler que ce gouvernement n’a eu de cesse depuis sa prise de pouvoir de supprimer les emplois de fonctionnaire et donc la protection statutaire, de réduire les possibilités d’accès aux concours par la fonte des postes proposés et le refus de tout plan de titularisation après un recrutement réservé insuffisant, de transférer la gestion du chômage des rectorats vers les Pôles Emplois supprimant ainsi les congés d’été pour les contrats courts, d’imposer des conditions restrictives pour l’accès au CDI, et de multiplier les attaques contre les protections règlementaires obtenues par notre organisation syndicale ?
La FSU, et le SNES, pour le second degré de l’éducation nationale défendent, depuis la création de leur organisation syndicale, les non titulaires qui œuvrent depuis toujours avec dévouement pour la continuité du service public, malgré les incertitudes de leur devenir.

Les interventions et acquis

Depuis le début du confinement la FSU et le SNES, ont coordonné leurs interventions à la fonction publique, à la DGRH, au ministère de l’éducation nationale ainsi que dans les académies, portant ainsi la parole des non-titulaires syndiqués et non syndiqués dont les conditions toujours précaires d’exercice, d’emploi et d’accès au statut ne pouvaient qu’être aggravées.
Nos organisations syndicales ont pu ainsi éviter une rupture de la majorité des contrats CDD, la prolongation des non titulaires en congé maladie, la suspension des jours de carence, ont fait admettre la nécessité de suspension du décompte des 4 mois entre deux contrats pour le calcul des droits au CDI, ont alerté sur les problèmes de rémunération et de transmission de l’attestation employeur...

Mais le « dispositif de prorogation des contrats » du gouvernement n’a en fait pas sécurisé les plus précaires, la fin du contrat s’opérant dès la reprise du titulaire, sans proposition d’un nouveau remplacement. De même, à notre demande de sécurisation du versement des payes, « l’organisation exceptionnelle mise en place par la DGRH » pour le versement de la paye par acompte à hauteur de 100% de la rémunération nette s’est traduite, pour les collègues en contrats courts, par des versements bien loin de couvrir la totalité du salaire.
De même, concernant le concours interne, notre demande de considérer les admissibles comme admis au vu de la situation particulière des candidats, n’a pas été suivie d’effet, les oraux étant reportés à septembre-octobre 2020, date bien mal choisie, au vu des contraintes posées. Quant aux candidats des concours externes ayant passé les écrits, ils seront soumis à un oral entre mi-juin et 31 juillet. « Oral de titularisation » ! Pour les candidats n’ayant pas passé les épreuves, les écrits vaudront admission, ils seront donc nommés stagiaires à la rentrée de septembre mais devront, au printemps 2021, passer un « oral de titularisation ».
Le SNES et la FSU ont exprimé son désaccord quant à ces mesures et poursuivent leurs interventions au ministère a minima pour une passation des épreuves orales du concours interne avant l’été, le ministère ayant opposé un refus absolu à notre demande d’admission, et pour le retrait de ce projet d’oral de titularisation à l’externe.

En complétant la lettre enquête que vous trouverez sur notre site national (https://www.snes.edu/LES-CONSEQUENC...), pour témoignage ou demande d’intervention, vous participerez à la lutte pour l’amélioration des situations individuelles et collectives des non titulaires enseignants, d’éducation et d’orientation, en formation initiale ou continue !