14 juin 2024

Notre académie, nos établissements

Ce que les élu.e.s de la FSU dont le SNES font en FS SST Départementale des Bouches-du-Rhône

La Formation Spécialisée Santé Sécurité et Condition de Travail Départementale est l’instance qui remplace le CHSCT D depuis 2023. La FSU y est majoritaire avec 4 membres sur 10. Dans cette instance, les personnels de l’Éducation nationale du département des Bouches-du-Rhône disposent de représentant-es qui peuvent les aider et les soutenir pour faire valoir leurs droits en matière de santé et de sécurité au travail et pour obtenir des améliorations de leurs conditions de travail.

Pour comprendre son champ de compétence, vous pouvez consulter le site du SNES-FSU :

https://www.snes.edu/ma-carriere/sa...

Depuis le début de l’année, la FSU travaille à son initiative et en intersyndicale pour faire respecter les droits des personnels du 1er et 2nd degré du département. Elle agit aussi pour améliorer les conditions de travail et pour limiter les conséquences de plus en plus néfastes d’une organisation du travail qui fait courir des risques psycho-sociaux aux personnels.

- Les membres du SNES-FSU de cette instance ont accompagné de nombreux établissements confrontés à des dangers comme des faits de violence, des menaces d’attentats, des agressions par des parents d’élèves ou encore des problématiques de température ou de bâti. En HIS, avec les fiches RSST, avec des fiches DGI transmise et écrite par un membre de la F3SCT, ils ont pu aider les personnels et leur permettre de se faire entendre auprès de l’administration. Se faire accompagner par le SNES, c’est être assuré d’être entendu et crédible. N’hésitez pas à contacter la section départemental du SNES-FSU pour vous aider : [email protected]

- Lors de la dernière F3SCT, à l’initiative du SNES-FSU, il a été demandé trois visites de la F3SCT l’an prochain : une pour les collèges du 13e arrondissement de Marseille et leur problématique de sureffectifs, une pour le collège J D’Arbeau de Salon-de-Provence et la problématique d’une baisse brutale des effectifs à cause dde la sectorisation et une pour le collège Virebelle à La Ciotat avec des travaux de rénovation qui nuisent fortement aux conditions de travail.

- La F3SCT a fait une visite du collège Daumier à Martigues, avec deux membres de la FSU, et a demandé dans ses avis l’amélioration rapide du bâti.

- La FSU a demandé une F3SCT extraordinaire pour mesurer les conséquences que les mesures du « choc des savoirs » fait courir sur les personnels. Cette F3SCT devra entendre tout ce que l’alerte sociale fera remonter : https://www.aix.snes.edu/alerte-soc.... N’hésitez pas à nous faire passer des fiches RSST pour nourrir nos interventions à la rentrée.

- La FSU a travaillé pour la reconnaissance du risque que fait courir l’amiante aux personnels dans les établissements. La mise en place d’un groupe de travail afin d’informer et de prévenir ce risque n’est qu’une étape dans la reconnaissance du danger. Depuis le 28 mai, des personnels du collège Alexandre Dumas ont fait valoir leur droit de retrait pour dénoncer les risques qu’il encourait en travaillant dans un établissement où certaines actions correctives prévues pour préserver de l’amiante n’avaient pas été entièrement mise en œuvre. La FSU les a défendus lors des instances. Avec l’intersyndicale, elle a porté leur revendication et fait entendre leurs inquiétudes légitimes.

Vous trouverez en fin d’article la déclaration liminaire de la F3SCT du 6 juin

Déclaration Liminaire FSU du 6 juin 2024 lors de la F3SCT D

Monsieur le Directeur Académique des Services de l’Education Nationale,
Depuis le mois de janvier, nous sommes particulièrement mobilisées contre les mesures du « Choc des savoirs ». Cet ensemble de mesures, du premier au second degré, dessine les contours d’une École passéiste et conservatrice. Il vise à généraliser le tri des élèves dès le plus jeune âge, notamment par les groupes de niveaux, mais aussi en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en Lycée général et technologique ou en Lycée professionnel et en faisant du DNB une barrière à l’entrée au lycée. Parcours différenciés, filières adaptées uniquement aux besoins locaux, la réforme de la voie professionnelle participe également du tri social. Il s’agit d’un retour en arrière sans précédent et d’un abandon des acquis de 60 ans de démocratisation.
Désormais, à chaque étape décisive de la scolarité des élèves, notre système scolaire sera organisé pour trier et exclure majoritairement les élèves des milieux populaires. C’est aussi une certaine vision de la société qui se dessine : celle de l’assignation scolaire et sociale, particulièrement dangereuse pour notre démocratie. Un pays où la jeunesse se trouve assignée à ses positions scolaires et sociales court un grave danger démocratique : c’est un pays où le désespoir et les rancœurs s’accumulent face à l’absence de perspectives d’avenir et aux promesses non tenues de notre modèle social, fracturant toujours plus notre société.
Profondément attachés à la démocratisation de notre système éducatif et à la réussite de tous les élèves, nous avons manifesté, fait grève, interpellé les ministres successifs. A quelques mois de la rentrée, nous l’affirmons haut et fort : nous continuerons de nous mobiliser et nous refuserons de trier nos élèves !
Dans le 1er degré, nous appelons à refuser de constituer les groupes en conseils école-collège, à faire connaître nos positions sur le Choc des savoirs par des motions lues dans ces instances et à populariser les vœux en conseil des maîtres et en conseils des écoles. Les collègues de CM2 sont en effet invités à renvoyer des tableaux précis sur les compétences, ou parfois figure des colonne (relation famille/école, difficulté sociale… ) . Tout cela pose un réél problème également au niveau de la loi RGPD.
Dans le 2nd degré, nous appelons à refuser de constituer des groupes de niveaux en présentant en CA des propositions d’organisations pédagogiques qui ne trient pas les élèves. Nous appelons également à poursuivre le travail d’information autour de la classe prépa 2nde, afin que la phase pilote prévue pour la rentrée 2024 échoue : ce dispositif transforme le DNB en examen d’entrée au lycée, faisant barrage à l’arrivée de certains élèves en 2nde GT comme professionnelle sous statut scolaire.
Si nous regardons la réforme du choc des savoirs sous l’angle des conditions de travail, nous nous apercevons qu’elle est porteuse de RPS comme jamais une réforme n’en n’a été le terreau. Nous nous dirigeons vers un système éducatif taylorisé avec une vision mécaniste des apprentissages, une standardisation qui va complètement dénaturer notre métier. Les remontées des collègues des réunions avec les IPR sont édifiantes. Ces derniers, nouveaux VRP du gouvernement annonce la fin de la liberté pédagogique. Le vocabulaire employé dans les réunions est digne de figurer dans tout bon livre sur le nouveau management public comme l’invention de la notion de « la liberté pédagogique collective ». On peut ajouter à cela les manuels labellisés dans le premier degré…
Tout cela annonce la fin de l’école émancipatrice pour laquelle la plus part des enseignant.e.s se sont engagé.e.s. Cette réforme va accroître de façon considérable la charge de travail, la pression temporelle, la complexité du travail, les exigences émotionnelles, les conflits de valeur, elle va diminuer la marge de manœuvre et l’autonomie professionnelle des personnels.
C’est pourquoi la FSU propose aux professeur⸱es de français et de mathématiques de déposer des alertes sociales pour interpeler les DASEN et le recteur sur les conditions de travail dégradées et les conséquences sur le métier de la mise en place des groupes en collège.
Dès lors qu’elles concernent la manière dont cette réforme va affecter les conditions de travail et la santé au travail, la FSU invite les personnels à porter des observations consignées dans le registre de santé et de sécurité au travail (RSST).
Nous avons demandé aussi qu’une F3SCT D extraordinaire ait lieu dès la rentrée prochaine pour travailler sur les conditions de travail dégradées que les mesures du « choc des savoirs » vont engendrer.
Nous ne pouvons refermer cette année sans parler de la dégradation du climat scolaire dans les collèges de notre département. Des faits de violence dans et aux abords des établissements ont poussé les personnels de nombreux collèges et lycées à faire des fiches DGI. C’est depuis un an, sur Marseille en particulier, une répétition qui use les personnels. Dans la plupart des cas, une fois l’urgence d’une mise en sécurité des agents effective, ce qui ressort c’est un manque de moyens en personnels de vie scolaire, c’est une demande de postes supplémentaires d’APS. Ce fut le cas au collège Massenet l’an dernier, c’est encore le cas au collège Vallon-des-pins il y a peu. Dans de nombreux collèges et lycée des Bouches-du-Rhône, le manque de personnels de vie scolaire, leur non remplacement lorsqu’ils sont absents concoure à cette dégradation du climat scolaire et des conditions de travail de tous. Il serait trop long de faire la liste des établissements qui ont demandé une audience, fait des fiche DGI ou même fait grève pour alerter sur cette dégradation des conditions de travail. Henri Bosco à Vitrolles, Le Petit Prince à Gignac-La-Nerthe, Emilie de Mirabeau à Marignane, André Malraux à Marseille, Jean Giono à Marseille encore…
Dans le 13e arrondissement de Marseille, cette problématique est lié à une hausse démographique que ne peuvent accueillir correctement les établissements du secteur. Pour les établissements du secteur de Salon-de-Provence, c’est la sectorisation qui déséquilibre les collèges. Dans d’autres endroits comme au collège Daumier à Martigues ou à Virebelle à La Ciotat, c’est le bâti et les travaux de rénovation qui engendrent une dégradation des conditions de travail. Si on nous répète que la DSDEN n’est pas pas compétente sur le bâti et la sectorisation, elle doit garantir cependant des conditions de travail décentes aux personnels. M le DASEN, il est de votre devoir d’interpeler et de mobiliser les collectivités locales pour agir rapidement dans ce sens.
Il nous faut aussi évoquer la problématique du non remplacement dans le premier degré, les délégués du personnel avait demandé un bilan sur le remplacement, la réponse de l’administration qui énonce le fait que le remplacement ne fait pas partie de notre instance n’est pas acceptable. Le non remplacement, touche de plein fouet les condition de travail et la santé de nos collègues seulement en parlant des classes surchargées par cause répartition ou en prenant l’exemple d’un ou d’une collègue venant travailler malade car se refusant de laisser une énième fois ses élèves sans enseignant. Nous le répétons ainsi oui le non-remplacement doit être traité dans notre instance.
La problématique de l’amiante a également monopolisé les travaux de la F3SCT et l’inquiétude de nombreux collègues. Même si la mise en place de cette problématique en groupe de travail et en F3SCT extraordinaire ne s’est pas fait sans mal, nous apprécions la mise en avant de cette problématique et la prise de conscience que nos écoles/collèges sont parfois en danger. Cependant, il y a urgence à agir et l’avancée dans la prise de conscience doit permettre de reconnaître le bien fondé des demandes de droit de retrait dans les établissements où il y a un risque d’exposition à l’amiante. A l’heure actuelle, le collège Alexandre Dumas se bat pour que ce danger soit reconnu et traité. M. le DASEN nous attendons que vous garantissiez la sécurité des personnels et usagers de cette établissement. Nous attendons que vous reconnaissiez la validité du droit de retrait émis par les personnels tant que le risque n’est pas écarté. Il faut rapidement mettre en place les mesures correctives et tant que le risque est présent, en préserver les personnels par tous les moyens.
A l’heure où, vous l’entendez, l’École publique est à un point de bascule, nous réaffirmons notre engagement dans la mobilisation pour l’avenir du service public, de nos métiers et de nos élèves. Non seulement, nous ne trierons pas nos élèves, mais nous allons poursuivre la mobilisation sous toutes ses formes ! La dégradation des conditions de travail des personnels est clairement due au manque de moyens, aux réformes iniques à l’œuvre et à une problématique de bâti dégradé et mal adapté. La FSU ne peut se satisfaire de gérer l’urgence à chaque dégradation, elle exige des moyens pour l’école publique !

Les élu.e.s à la F3SCT D du SNES-FSU : Sophie Bietrix, Angélique Muniga, Nicolas Bernard-Hayrault