Depuis quelques années, les Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap (AESH) ont vu leur statut et leurs conditions de travail évoluer. Ces avancées, bien que significatives, ne répondent pas encore pleinement aux enjeux de reconnaissance et de dignité auxquels les AESH sont en droit de prétendre. Cet article se propose de faire un tour d’horizon sur l’actualité des AESH au sein de l’Académie d’Aix-Marseille.
L’un des principaux progrès réalisés ces dernières années est la possibilité pour les AESH de prétendre à un Contrat à Durée Indéterminée (CDI). Ce droit, obtenu suite à la publication de l’article de loi n°2022-299 du 2 mars 2022 au Journal Officiel, ouvre enfin la voie à une plus grande stabilité professionnelle pour ces personnels souvent précarisés par des contrats successifs. Cette mesure, qui marque un tournant dans la reconnaissance des AESH, constitue une avancée majeure. Toutefois, il est important de rappeler que la mis en place du CDI n’est qu’une étape et que le combat pour la reconnaissance pleine et entière de leur travail continue.
Sur le front de l’organisation du travail, malgré les progrès législatifs, les conditions de travail des AESH restent souvent difficiles, notamment en ce qui concerne la gestion de la pause méridienne. En effet, bon nombre d’AESH sont amenés à accompagner plusieurs élèves, parfois dans différents établissements, sans que leur emploi du temps ne leur permette une véritable pause. Cette situation engendre une surcharge de travail non reconnue, un enjeu sur lequel le SNES se mobilise. Il est aujourd’hui crucial que les établissements scolaires, public ou privé, prenne en compte la réalité du travail des AESH sur le terrain et intègre ces temps de pause dans la fiche de poste. Cette fiche de poste doit aussi être lue attentivement dès le début de chaque nouvelle affectation, notamment pour les AESH nouvellement nommés. Une collaboration rapide avec le coordinateur PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés) est également essentielle pour ajuster l’organisation du travail et faire remonter toutes difficultés. Le temps de travail des AESH est réparti sur 41 semaines, dont 36 semaines en classe et 5 semaines pour des activités connexes. Il est essentiel que cette organisation soit respectée et que les AESH puissent faire valoir leurs droits à un emploi du temps équilibré et respectueux de leur bien-être.
Par ailleurs, la formation continue constitue un droit que chaque AESH doit pouvoir faire valoir. Les formations proposées dans le cadre du Plan Académique de Formation 2024-2025 sont accessibles aux AESH, qui peuvent s’y inscrire via leur espace personnel académique. Ces formations leur permettent de renforcer leurs compétences et d’être mieux armées pour accompagner les élèves en situation de handicap, dans le respect de leur mission éducative.
Une autre avancée importante concerne la prime REP+, qui est désormais accessible aux AESH travaillant dans les établissements classés en Réseau d’Éducation Prioritaire renforcé (REP+). Cette prime est octroyée aux AESH en poste dans ces zones depuis 2015, sous réserve d’en faire la demande. Elle reconnaît la difficulté accrue des conditions de travail dans ces établissements et constitue un complément de rémunération bien mérité.
Enfin, une attention particulière doit être portée à l’expérimentation des Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS). Ces structures, visant à faciliter l’accompagnement des élèves en situation de handicap, sont en cours de déploiement dans l’académie. Si leur objectif est d’améliorer la prise en charge des élèves, une vigilance s’impose quant à leur utilisation. Il est en effet crucial que ces dispositifs ne soient pas détournés de leur finalité pédagogique pour des raisons purement financières, en
particulier en ce qui concerne le rôle des Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH), qui risquent de voir leur mission d’accompagnement contournée.
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