JEUDI 11 JUIN : Tous en grève. MANIFESTATION à 14 h (Rendez-vous : Ombrière, Vieux-Port Marseille)
Pour une grève active et visible : allons à la rencontre de la population.
Exemples d’initiatives :
A Marseille : distribution de tracts en présence de la presse à la sortie du Métro Saint-Charles de 7 h 30 à 8 h 30
A Avignon : distribution de tracts sur la rue de la République et la Place de l’Horloge par l’intersyndicale à 10 h
A Orange, rassemblement de tous les collèges devant le collège Barbara Hendricks pour distribution à la population
La publication des textes réglementaires au lendemain de la grève, le temps qu’a pris la construction d’une réponse unitaire, la défection du SNALC, et l’apparente intransigeance du gouvernement, troublent les esprits.
Il nous semble important de préciser quelle est notre stratégie syndicale et de souligner certains aspects qui montrent que la réalité est plus complexe que ne voudrait le laisser entendre le storytelling gouvernemental.
Notre grève du mardi 19 mai a été bien suivie, elle a même été majoritaire selon nos pointages. Le ministère concède quant à lui que c’est la grève la plus forte depuis plus de 10 ans en collège. L’opinion publique soutient notre mouvement (à 60 %, les français n’ont pas une bonne opinion de la réforme), et les récents sondages montrent une forte chute de popularité de Najat Vallaud-Belkacem et du Président de la République. Les analyses soulignent l’effet « Réforme du collège » dans ces reculs.
Maintenant, même les soutiens syndicaux à la réforme (SGEN et USNA) demandent des cadrages ou des aménagements, après avoir poussé au crime.
Plusieurs politiques, intellectuels influents, de gauche comme de droite, contestent tel ou tel aspect de la réforme. Encore hier, trois anciens ministres de l’Education (François Bayrou, Luc Ferry, Jean-Pierre Chevènement, et avant eux Jack Lang ou Jean-Marc Ayrault) ont pris leur distance avec le projet. Il faut noter que Luc Chatel soutient la réforme, car lui a bien perçu l’importance du volet « autonomie et management » : la réforme du collège 2016 est le prolongement de la réforme Chatel du Lycée 2010 !
Notre pétition unitaire, ouverte aux associations de spécialistes, aux parents, aux citoyens, http://unautrecollege2016.net/ vient de passer la barre des 20 000 signatures.
La « soirée des collèges » du jeudi 4 juin 2015 a permis de montrer qu’un travail de fond était en cours sur le terrain, avec des jonctions entre les professeurs et les parents. La FCPE traverse une grave crise interne liée au soutien à la réforme, non débattu collectivement.
Nous ne perdons aucune occasion de marteler l’idée que nous sommes prêts à un conflit de longue durée et à utiliser à plein l’année 2015 / 2016 pour continuer à critiquer la réforme. Le temps joue pour nous car le vernis médiatique va craquer au fur et à mesure que les collègues et les familles vont découvrir le contenu concret de la réforme. L’année 2015/ 2016 est une année électorale.
Le courrier envoyé au premier secrétaire du PS est de ce point de vue là particulièrement explicite : cliquer ici
L’express a accepté de publier une tribune cosignée par les SG des syndicats de la FSU de professeurs, de proviseurs, d’inspecteurs, d’administratifs : cliquer ici
Malgré l’apparente intransigeance du gouvernement, comm’ de veille de congrès PS oblige, les échos qui nous parviennent montrent que la majorité est en train de prendre conscience des dégâts politiques que provoque cette réforme mal agencée.
La ministre a renoncé à inviter les organisations syndicales à venir discuter d’une circulaire d’application (cf ses déclarations déplacées du mercredi 20 mai !). Dans sa réponse au courrier du SNES qui a suivi la publication des textes, elle convient qu’il existe des points de désaccord (lire ici) et elle invite les organisations syndicales à venir discuter de ces points, et non plus de l’application.
Les organisations syndicales SNES-FSU, SNEP-FSU, CGT’Education, SUD Education, SN-FO CL ont pris acte de cette proposition tout en réaffirmant leur refus de la réforme (lire ici). Un groupe de travail est organisé au ministère le mercredi 10 juin 2015, veille de la grève : Il est clair que l’inquiétude progresse au ministère de l’éducation nationale. L’intersyndicale va y demander l’abrogation des textes réglementaires publiés, décret et arrêté (l’arrêté étant d’ailleurs le document le plus détaillé et le plus critiqué). Il semble qu’un débat intense ait lieu actuellement au ministère pour savoir ce qu’il convient de faire. Notre Recteur s’en est fait l’écho lors du CTA du mardi 2 juin : « »... il y a le décret, qui est très succinct et qui ne contient aucune mesure concrète. Et l’arrêté, qui, ma foi, n’est pas un traité international ! Il y a la constitution, il y a la loi, il y a les décrets ... un arrêté de la DEGESCO, ça peut se changer facilement !"
Aussi, nous n’insisterons jamais trop auprès de nos collègues sur l’importance qu’il y a à réussir dans les collèges la grève du jeudi 11 juin 2015. C’est un test très important pour mesurer le rapport de force : soit la grève est réussie, c’est-à-dire que les taux sont comparables à ceux du 19 mai, et le ministère est face à un sérieux problème politique qui l’oblige à faire marche arrière, soit elle donne un résultat moyen et nous sommes entrains dans un conflit larvé de long terme, soit elle est ratée et il sera difficile de poursuivre face à un ministère qui pourrait alors communiquer sur l’essoufflement du mouvement.
Nous devons donc tout faire pour réussir la mobilisation du jeudi 11 juin.
La grève est importante : merci de nous donner les nombres de grévistes et d’attendus rapidement le jeudi matin.
La manifestation marseillaise l’est aussi : les journalistes ont l’habitude des manifestations inter-pro qui drainent du monde, et trouvent nos cortèges clairsemés : c’est bien normal car les professeurs de collèges sont un vivier de manifestants restreint. Il est donc important que nous fassions tous bien l’effort de venir à la manifestation avec des banderoles et des pancartes d’établissements visibles.
S’agissant d’une grève du brevet : le SNALC a rompu le front unitaire en lâchant la proie (la grève du jeudi 11 juin) pour l’ombre. Tous les autres syndicats considèrent que si la mobilisation marque une progression le jeudi 11 juin, alors il sera possible d’appeler à une nouvelle grève le jour de la surveillance des épreuves. Dans le cas contraire, on se payerit de mots. Tous considèrent aussi que le soutien des parents à notre lutte sera l’élément déterminant.
A jeudi, donc,
Profitons tous des derniers jours pour mobiliser largement !
Nous sommes proches d’une victoire.
JEUDI 11 JUIN : Tous en grève. MANIFESTATION à 14 h (Rendez-vous : Ombrière, Vieux-Port Marseille)