Nous publions ce numéro 361 « spécial Congrès » du SNES Aix-Marseille à l’occasion de l’accueil à Marseille du congrès national du SNES-FSU. L’équipe académique des militants souhaite la bienvenue aux délégations venues de toute la France, aux invités nationaux et internationaux, aux organisateurs.
Le choix de Marseille n’est pas anodin.
La ville est emblématique de la France telle qu’elle est, de la France telle qu’elle va, de la France telle qu’elle lutte. Elle tend un miroir à une société toujours soumise à des choix économiques et sociaux qui rongent le lien social.
Marquée par la désindustrialisation et le reflux de l’activité portuaire, Marseille est d’abord une ville pauvre où le chômage atteint 13 % (contre 10.4 % en moyenne nationale), 25 % dans certains quartiers. 16 % des actifs sont sans diplôme (11% au niveau national). Alors que l’académie d’Aix-Marseille scolarise 5% des élèves de France, elle représente 10% de l’éducation prioritaire… On comprend que, dans ce contexte, les attentes sociales envers le service public d’éducation soient fortes.
Tenir le congrès national du SNES-FSU à Marseille, c’est signifier l’engagement de notre syndicat auprès des collègues qui œuvrent dans l’éducation prioritaire au service d’une idée : oui, en France, au XXI° siècle, chaque enfant est éducable et peut accéder à la culture commune, à la citoyenneté, aux qualifications.
Mais Marseille n’est pas qu’une ville pauvre. C’est aussi une ville socialement polarisée, où les écarts entre les plus pauvres et les plus riches sont parmi les plus élevés de France. Ces inégalités sociales se matérialisent de façon très visible sur le territoire urbain, et notre Canebière est avant tout un fossé qui partage la ville en deux entités qui s’ignorent et s’évitent. Ségrégation urbaine qui se décline de quartier en quartier, entre-soi au service duquel ont été mises les politiques publiques de logement, de transports, d’éducation, d’urbanisme.
Tenir le congrès national du SNES-FSU à Marseille, c’est signifier que l’acceptation des inégalités sociales et scolaires conduit notre pays dans une impasse économique, sociale, politique.
Enfin, Marseille, porte ouverte sur la Méditerranée, est une ville de luttes. En rupture avec les logiques de la bureaucratie, des baronnies, des clientèles qui font tant de mal à cette ville,la FSU prend sa part du renouveau de Marseille avec les organisations syndicales, les associations de quartier, les acteurs sociaux qui n’entendent pas laisser les élites administratives, politiques ou économiques renouveler les mêmes erreurs, les mêmes abus, prévarications ou forfaitures.
Tenir le congrès national du SNES-FSU à Marseille, c’est signifier que les citoyens doivent être au cœur des politiques publiques, décideurs et acteurs d’un « choc de démocratie », d’un « pacte de solidarité », pour lesquels les marseillais sont, comme en 1792, aujourd’hui encore volontaires.
Aussi, nous souhaitons à nos 500 congressistes volontaires un bon et fructueux congrès.