Se souhaiter une bonne année ? Nécessaire ! Mais cela risque de ne pas suffire !
En 2013, les bonnes nouvelles viendront de nos mobilisations. Expliquons-nous : rappelons d’entrée qu’au printemps 2012, le congrès du SNES a appelé à battre Nicolas Sarkozy. Fait sans précédent, mais appel logique de la part d’une organisation qui a été pendant 10 ans en première ligne.
Au début de cette année scolaire, nous avons pris acte avec satisfaction de ruptures significatives, en particulier en termes de créations d’emplois, de dialogue social ou sur certaines questions sociétales. Nous nous sommes interrogés en l’absence d’autres décisions : réforme fiscale, rémunérations et pouvoir d’achat, crise de recrutement, réformes des lycées, gestion des établissements …
Aujourd’hui, avec la FSU et d’autres, UNEF, CGT,… nous alertons la population sur une orientation maintenant assumée : la « politique de l’offre ». Cela consiste à mettre les politiques publiques au service des entreprises pour faire face à la concurrence internationale, au dumping social et fiscal, que se livrent les nations européennes. En escomptant des gains de part de marchés qui pourraient ensuite amener un hypothétique retour en faveur des salariés. Mais c’est bien aujourd’hui que les salariés subissent les effets concrets et bien réels de la crise : chômage de masse, pouvoir d’achat en baisse, explosion des inégalités de revenu et de patrimoine.
C’est bien plutôt d’une relance par la demande dont nous aurions besoin.
Politique de l’offre ? L’austère rigueur est assumée depuis la ratification du Traité européen TSCG et le vote du budget 2013 ; la baisse du coût du travail et de la dépense publique est recherchée depuis le Pacte de compétitivité ; la flexibilisation du marché du travail et la facilitation des licenciements est au cœur de l’accord sur l’emploi qu’ont signé le MEDEF et la CFDT. Dans l’éducation, la politique de l’offre consiste à démanteler le second degré en dessaisissant l’Etat de la compétence d’orientation scolaire au profit d’un consensus régional privilégiant la « guidance » des élèves vers les besoins locaux et de court terme des entreprises, en décentralisant la responsabilité de confection de la carte des formations professionnelles, BTS inclus, aux Régions, chef de file en matière de négociation de la politique de l’emploi avec les acteurs économiques locaux ; en développant l’apprentissage.
Avec la FSU, nous faisons cependant le pari que ce gouvernement peut être attentif aux attentes sociales et au rapport de force. C’est la raison pour laquelle le SNES s’engage résolument dans une nouvelle phase, celle de l’action. Sur l’éducation, en interpelant dans chaque commune les élus de la République, députés et sénateurs, qui voteront la loi d’orientation sur l’éducation et la loi de décentralisation, afin qu’ils légifèrent dans le sens d’une ambition plus grande pour le second degré et l’éducation. Sur nos salaires et notre pouvoir d’achat, en appelant tous les fonctionnaires à la grève le jeudi 31 janvier 2013, avec l’objectif immédiat d’obtenir l’abrogation du jour de carence.
Soyons nombreux à porter ces attentes à destination de nos ministres et de nos élus.
Laurent Tramoni