La préparation de la rentrée, alors que l’académie a perdu en sept rentrées 10% de ses enseignants, la réforme des lycées et du conseil pédagogique, le démantèlement de la formation professionnelle des lauréats des concours affectés à plein temps devant les classes, la pénibilité du travail se conjuguent pour hâter
la prise de conscience de la situation.
Partout, la fronde des enseignants s’organise et s’exprime sous des formes variées, nouvelles et inventives. Le SNES propose, anime et organise l’action, en cherchant à alterner initiatives dans les établissements et actions de rue, initiatives locales et rendez-vous nationaux, actions diversifiées et temps forts de grèves ou de manifestations.
Et il entend amplifier ce mouvement qui trouve un large écho dans nos professions et un soutien croissant dans l’opinion publique.
Car, aujourd’hui, si nous parvenons à rendre nos revendications incontournables dans le débat public et à faire comprendre aux parents, aux élèves, aux citoyens, que nous sommes porteurs d’un service public d’éducation amélioré, rénové et ambitieux pour le plus grand nombre, alors, oui, nous pouvons gagner.
Oui, nous pouvons gagner pour l’égalité pédagogique de tous contre la hiérarchie qu’instaurerait le conseil pédagogique entre les professeurs. Oui, nous pouvons gagner pour un fonctionnement démocratique de nos établissements contre le recentrage des pouvoirs autour du seul chef.
Oui, nous pouvons gagner pour des lycées qui offrent à tous les élèves, quel que soit leur établissement, des formations d’égale qualité contre l’éclatement du système éducatif que porte en germe la suppression des grilles horaires nationales.
Oui, nous pouvons gagner pour un collège qui ait les moyens de prendre en charge les difficultés de chaque élève pour l’amener, par des
dispositifs de travail diversifiés, à accéder aux poursuites d’études et aux qualifications et lui permettre de trouver sa place dans la société moderne.
Oui, nous pouvons gagner, contre une conception libérale de l’éducation qui se contente de trier entre les méritants et les autres.
Oui, nous pouvons gagner pour la dignité de nos métiers, leur reconnaissance sociale, leur richesse professionnelle, oui nous pouvons gagner la revalorisation
de nos carrières et de nos professions contre une politique d’ostracisme et de rigueur anti-fonctionnaires qui ne se traduit que par le déclassement, la déqualification et la dévalorisation du professorat.
Oui, nous pouvons gagner pour une politique d’ambition pour les élèves et leurs professeurs.
Car chacun, dans le pays, se rend bien compte que le démantèlement de la fonction publique, des services publics et des protections sociales n’a que trop duré.
Laurent Tramoni