L’actualité n’est pas avare d’événements qui incitent à la réflexion : rumeurs d’entrée au gouvernement d’un ancien Ministre socialiste de l’éducation qui ne s’était pourtant pas distingué par son « ouverture »,
déclarations de Xavier Darcos sur les portiques et les brigades de sécurité, enseignant poursuivi pour avoir commenté un contrôle d’identité musclé à la Gare Saint-Charles, garde à vue pour un syndicaliste marseillais de la CGT trop soucieux de justice sociale…
Il en est d’autres, plus discrets, qui marquent cependant des tournants de portée historique. Ainsi la Loi sur la mobilité des fonctionnaires devrait passer devant l’Assemblée Nationale pendant l’été 2009 (sic) en procédure d’urgence. Cette loi a pour but d’assouplir le cadre législatif qui organise la Fonction Publique afin de rendre possibles les restructurations de services de l’Etat. Véritable « boîte à outils de la RGPP », elle permettra d’individualiser les plafonds de rémunération dans un même service pour des agents originaires de services différents, de développer le recours à des personnels non-titulaires contractuels bien au-delà du remplacement d’agents titulaires, donc aussi pour des missions pérennes, d’autoriser les administrations à avoir recours à des salariés intérimaires.
Enfin, la loi permettra le licenciement de fait de fonctionnaires en autorisant l’administration à mettre d’office en disponibilité sans traitement un fonctionnaire dont le poste aurait été supprimé dans le cadre d’une restructuration et qui aurait refusé trois propositions d’emploi.
Ainsi se trouvent jetés par-dessus bord les principes (indépendance, concours, statut, carrière) qui ont présidé à l’établissement d’une Fonction Publique républicaine, au service de l’Etat et en charge de l’intérêt général. En développant les rémunérations discrétionnaires, la précarité, la flexibilité, on tourne le dos à l’intérêt des agents, des usagers, des citoyens. Il n’est d’autre alternative que la lutte. Voilà pourquoi, le samedi 13 juin, avec l’ensemble des fonctionnaires, avec l’ensemble des salariés, il faut manifester dans l’unité la plus large. Et se préparer à poursuivre au-delà !
Laurent Tramoni