Le SNES-fsu Aix-Marseille appelle les personnels à se rassembler et à s’organiser pour défendre les intérêts matériels et moraux de nos professions.
De l’utilité du syndicalisme
Se syndiquer, mener une campagne à destination des collègues de travail pour les inciter à se syndiquer au SNES-fsu, est le premier acte à poser en cette nouvelle année.
Faire vivre la section syndicale de l’établissement, du CIO, en particulier en utilisant l’heure mensuelle d’information syndicale sur le temps de service, permet d’informer le plus grand nombre des problématiques et des enjeux actuels : salaires et pouvoir d’achat, métiers et missions, rentrée 2014.
Mener les débats avec la profession, sur la conception qu’elle se fait des métiers, sur les moyens qui doivent être mis à sa disposition pour relever les défis éducatifs, scolaires et sociaux, auxquels elle est confrontée, sur la possibilité d’alternatives aux politiques menées, permet tout à la fois de sensibiliser les collègues, de faire prendre conscience des luttes nécessaires et de rendre ses luttes possibles.
La crédibilité de l’action collective ne va pas de soi, et l’organisation syndicale doit faire la démonstration en permanence de son utilité. Cela suppose de ne pas en rester à des analyses du contexte et à des discours de dénonciation, car ils ne sont pas suffisants en eux-mêmes pour mettre les collègues en mouvement. Cela suppose aussi d’élaborer avec la profession des revendications qui permettent de rassembler largement et de les défendre face aux décideurs en toutes circonstances.
Dans un contexte économique défavorable, ce n’est qu’en articulant propositions, négociations et action, que la profession parviendra à imposer les nécessaires améliorations auxquelles elle aspire, ce qui implique que le syndicat organise l’expression et l’action de la masse des collègues.
L’Europe éreintée par le dumping fiscal et social
Elu après une campagne dont les marqueurs étaient ancrés à gauche (créations de postes dans l’éducation, taxe à 75 %, finance qualifiée d’adversaire...), le Président François Hollande a engagé en décembre 2012, avec la notion de « socialisme de l’offre », et les 20 milliards par an du Pacte de compétitivité, un recentrage politique qui semble entrer dans une nouvelle phase avec les voeux 2014. Vilipendant les excès de la sécurité sociale ou un état « trop lourd, trop lent, trop cher », il annonce un nouveau train de baisses des dépenses publiques de 15 milliards par an, sans précédent. En proposant un Pacte de Responsabilité aux entreprises, les commentateurs notent qu’il s’éloigne des fondements de la social-démocratie traditionnelle pour verser dans le social-libéralisme.
La majorité présidentielle a fait l’analyse que les rapports de forces en Europe ne permettraient pas de corriger les défauts structurels hérités de la construction européenne. La France a ainsi renoncé en 2012 à renégocier le TSCG ou le Pacte de Stabilité. Il s’ensuit une crise plus profonde et plus longue en Europe qu’ailleurs dans le monde, une sortie de crise poussive, sans perspective d’améliorations pour les populations, confrontées au chômage de masse et aux pertes de pouvoir d’achat. Les Etats européens redoublent d’efforts pour rétablir la compétitivité de leurs propres entreprises, afin de gagner des parts du marché européen, au détriment du voisin. Le cercle vicieux du dumping social et fiscal est engagé, et la compétitivité des entreprises s’acquiert au prix d’un appauvrissement généralisée des populations, des services publics.
La France, prise en tenaille entre l’Allemagne d’une part, et les pays d’Europe du Sud où s’appliquent pleinement ces réformes structurelles, prend son rang dans cette danse macabre. C’est la politique de l’offre, où, de crédit d’impôt compétitivité-emploi en pacte de responsabilité, les dizaines de milliards sont consenties aux entreprises, sans contrepartie, quand les salariés subissent hausses de cotisations et rigueur salariale, quand les ménages subissent, en l’absence de la réforme fiscale promise en 2012, injustes hausses d’impôts et de TVA. Les salaires de la fonction publique restent bloqués, la revalorisation des pensions est reportée de 6 mois, les minima sociaux restent à la traine, la TVA augmente.
Et la crise économique se mue en crise politique. La société française, désemparée, désabusée, désespérée, vacille sur ces bases et les populistes de tous poils s’apprêtent à remporter la mise lors des scrutins municipaux et européens du printemps 2014.
Deux ans après l’alternance, nous estimons plus que jamais que le temps de la redistribution par la relance et la demande est venu. La politique mise en œuvre doit changer, et pour cela, il faut que les salariés et le mouvement social reprennent la parole. La responsabilité des forces syndicales est d’organiser l’expression des salariés, des fonctionnaires. Le SNES et la FSU sont au rendez-vous.
Créer les conditions du recours à l’action de masse
Le SNES-fsu Aix-Marseille appelle à participer pleinement à la manifestation initiée par l’UD CGT des Bouches-du-Rhône qui aura lieu à Marseille samedi 18 janvier 2014 et dont le départ est fixé à 14 h depuis le Vieux-Port. Cette manifestation pour l’emploi, les salaires, la défense du tissu industriel et les services publics, est un premier temps de convergence des luttes et d’expression des revendications. Le SNES-fsu Aix-Marseille invite les organisations syndicales, les associations, les partis politiques à se joindre à l’initiative comme cela est proposé, dans le but de participer à la construction d’un véritable mouvement social dans le département, dont la situation appelle un plan d’urgence.
Le SNES-fsu Aix-Marseille appelle à participer pleinement à la manifestation unitaire pour le droit à l’avortement en Espagne et en Europe du samedi 11 janvier 2014.
Il s’inscrit pleinement dans le cadre de la campagne syndicale contre les thèses de l’extrême-droite et appelle chacun à la vigilance et à la réactivité face à l’émergence éventuelle de propos ou de comportements racistes ou antisémites dans le cadre scolaire et professionnel.
Les politiques d’austérité, visant la réduction de la dépense publique, frappent durement la fonction publique. De nouvelles initiatives unitaires sont à rechercher au niveau fonction public pour obtenir la fin du gel du point d’indice, des mesures de revalorisation catégorielles, et l’augmentation des crédits de fonctionnement, qui font cruellement défaut y compris dans les ministères prioritaires. Le recours à l’emploi public doit être défendu comme un outil de lutte contre le chômage et de prise en compte des besoins des populations.
Dans le domaine éducatif, le SNES-fsu doit prolonger les discussions sur les métiers dans le but d’empêcher des dégradations pour chacun des personnels concernés, consolider les acquis dont nous bénéficions toujours dans la réalité malgré les tentatives successives de les supprimer et la fragilisation de leurs bases réglementaire qui en a découlé, mettre en place un cadre réglementaire réactualisé qui sécurise la profession au regard de projets réactionnaires aujourd’hui présents dans le débat public (temps de travail, modification des missions, évaluation), engranger des avancées pour tout ou partie de la profession.
En parallèle des discussions, il est nécessaire de mettre la profession en mouvement autour de l’objectif de revalorisation de nos métiers. La crise de recrutement perdure. Cette revalorisation peut prendre la forme d’une reconstruction des grilles, d’une amélioration des conditions de changement de grade et de corps, de création d’un grade supplémentaire. Elle peut également prendre la forme d’une augmentation de l’ISOE, d’une amélioration de la politique indemnitaire ou d’une meilleure prise en charge des frais professionnels et des sujétions spéciales. Elle peut prendre la forme d’une concrétisation du rôle de concepteur dévolu aux professeurs par un fonctionnement plus démocratique de l’établissement. Elle peut enfin prendre la forme de réformes pédagogiques prenant en considération l’avis de la profession sur les programmes, les enseignements et les besoins des élèves.
Créer les conditions d’un recours à l’action de masse implique que tous les militants s’engagent dans une vaste campagne d’information par le biais d’heures d’information syndicales et d’assemblées générales, de signature de la pétition nationale sur la revalorisation, de sensibilisation sur les conditions étriquées de préparation de la rentrée 2014.
Le SNES-fsu Aix-Marseille appelle chaque établissement à la vigilance sur les DGH 2014 qui seront communiquées aux établissements scolaires à partir du CTA du lundi 20 janvier et qui pourraient se traduire par une nouvelle baisse du taux d’encadrement. La dégradation des conditions de rentrée attendue en collège et en lycées généraux et technologiques, mais aussi à l’ESPE, doit donner lieu à un travail de mobilisation des collègues établissement par établissement. Le développement du CCF doit être combattu, les certifications abandonnées.
Le SNES-fsu Aix-Marseille attire l’attention sur les risques d’une remise en cause des réseaux RRS, tant dans leur dotation de fonctionnement que dans la reconnaissance des sujétions spéciales qui s’imposent aux collègues (primes ZEP). Le SNES-fsu estime que la réalité sociale et scolaire de l’académie plaide pour un élargissement de l’éducation prioritaire. Il appelle d’ores-et-déjà les personnels à s’opposer à toute tentative de réduction du périmètre de celle-ci, que ce soit pour le noyau dur (établissements concernés par le dispositif ECLAIR, dont nous demandons l’abrogation) qui a vocation à bénéficier de la pondération de 1,1, que ce soit pour le deuxième cercle (établissements dits RRS).
Le SNES-fsu Aix-Marseille s’opposera avec la plus grande vigueur à toute tentative de réduction du maillage territorial de l’orientation scolaire par le biais des CIO, en particulier sur Marseille. Concernant la fusion des GRETA, il veillera avec le SNASUB-fsu au respect des engagements de l’administration sur le maintien des formations par un maillage de proximité dans les établissements scolaires, sur l’absence de licenciements en lien avec la fusion, sur la recherche concertée d’affectations de repli pour les personnels dont le poste serait supprimé ou déplacé.
L’absence de réelles perspectives de revalorisation, les limites et ambiguïtés du chantier Métiers, les conditions de préparation de la rentrée 2014, le refus de revenir sur certaines réformes Darcos-Chatel, imposent la mise en place d’un plan d’action, à partir de la pétition nationale pour la revalorisation (qui pourrait commencer par le doublement de l’ISOE). La CA académique estime que le SNES-fsu doit mettre en débat avec la profession l’aboutissement de ce plan d’action à des actions d’ampleur nationale en février, dont un éventuel recours à la grève nationale.
Le plan d’action intégrera des initiatives mettant l’accent sur des situations particulières, à l’instar de l’éducation prioritaire : contestations des conditions de rentrées et votes CONTRE les DGH en CA, conférences de presse sur la bases de témoignages, pétitions, débats publics avec les parents par établissement ou par commune, interpellation des candidats aux élections, refus des certifications en LV, ...
VOTANTS : 34
POUR : 32
CONTRE : 2