La rentrée 2014 dans les lycées de l’académie
Les nombreuses remontées des établissements suite à notre enquête nous ont permis de faire un état des lieux moins serein de la rentrée que le Rectorat. En effet le constat est le même partout : le nombre d’élèves est en augmentation pour des moyens identiques ou plus restreints ce qui conduit à une hausse des effectifs dans les classes, à des « cours en effectifs allégés » qui ne sont presque plus différents des cours en classe entière, à des horaires réglementaires qui ne sont plus assurés. A cette dégradation des conditions de scolarité des élèves et des conditions de travail des enseignants s’ajoutent des tensions entre les équipes ou avec les directions des établissements dont certaines n’hésitent pas à faire pression sur les enseignants pour qu’ils acceptent telle ou telle disposition.
Le SNES appelle les sections d’établissement à faire remonter un état des lieux précis et à mobiliser les collègues face à la montée des effectifs par classe.
On voit ici les conséquences attendues de la réforme des lycées et de l’autonomie accrue des établissements. Ces effets, un peu amortis au moment de la mise en place de la réforme par une légère baisse des effectifs, se font sentir de manière accrue maintenant que les élèves du « baby boom de l’an 2000 » entrent au lycée. La baisse du taux de redoublement en Seconde et les résultats au baccalauréat 2014 dans certaines lycées, jouent aussi comme facteur de pression sur les effectifs de Première et de Terminale.
Des situations critiques
Dans de nombreux établissements les Seconde sont toutes à 35 et on va au-delà dans d’autres (Jean Monnet – Vitrolles, Joliot-Curie- Aubagne, Alphonse Benoist – L’Isle sur la Sorgue…). Les « dédoublements » en sciences peuvent atteindre 28 élèves (Montmajour – Arles par exemple), comme en Langues vivantes d’ailleurs (Paul Arène – Sisteron par exemple).
Au lycée Saint-Exupéry, pourtant classé en éducation prioritaire, les classes de Première et de Terminale sont presque toutes à 30, phénomène nouveau et inquiétant quant à la réussite de ces élèves qui requièrent un suivi très étroit.
Il n’est pas rare que les horaires règlementaires ne soient pas respectés, en Accompagnement personnalisé ou dans les options. Au lycée d’Embrun, des élèves n’ont qu’une heure de latin sur les trois et on groupe Premières et Terminales ! En Arts plastiques ou en Anglais renforcé ce ne sont que 1,5 heure sur trois.
A cela s’ajoute les tensions induites par cette situation : les options accusées de mettre en péril un BTS, le chantage heures supp contre dédoublements, et les problèmes récurrents de VS : heure de chaire ou pondérations de BTS refusées, majoration pour effectifs faibles…
Comme à chaque rentrée depuis la réforme Chatel des lycées, la confection des emplois du temps s’avère problématique, comme au Lycée Arthur Rimbaud à Istres.
Des dispositifs dangereux
Certaines « solutions » s’avèrent des pièges qui se referment sur les équipes. L’expérience des Seconde à 24 contre laquelle le SNES avait alerté les collègues en 2012/2013 en est une. Certes pour les disciplines qui ne bénéficient pas de dédoublements réglementaires, cela procure une amélioration indéniable des conditions, pour les élèves comme pour les enseignants. 24 élèves, qui n’en rêve pas ? Mais aucune DGH de l’académie ne permet d’appliquer un tel dispositif a priori. Les disciplines qui bénéficient réglementairement de dédoublement pour des raisons évidentes comme les sciences et les langues vivantes n’en bénéficient plus. Mais ce n’est pas tout : il faut trouver d’autres moyens. C’est là qu’on commence à prendre des heures aux options, à réduire l’AP, à appliquer des majorations pour effectifs faibles à d’autres collègues, à refuser des Heures de première chaire à d’autres… Et à dégrader fortement les relations dans un établissement. Au point qu’il soit régulièrement signalé par les élus du SNES en CHS-CT et en CTA. C’est le cas du lycée d’Embrun qui a fait l’objet d’un long échange avec le Rectorat.
Rappels :
Rentrée 2014 : + 17 emplois ! Mazette ! Cliquer ici
La répartition des emplois opérée par le Rectorat pour préparer la rentrée 2014 : cliquer ici
Le CTA de mars 2014 sur la préparation de la rentrée 2014 : cliquer ici