Un débouché de carrière pour tous les enseignants.
Dans un contexte de crise économique et du gel du point d’indice jusqu’en 2017, et peut-être au-delà, l’accès à la hors-classe est devenu un enjeu fondamental pour la rémunération des enseignants. La revendication du SNES considérant la hors-classe comme le débouché de carrière de tous les collègues est enfin reconnue par le ministère s’il faut en croire les dernières déclarations ministérielles ou les conclusions du chantier PPCR du ministère de la Fonction Publique.
Dans l’académie d’Aix-Marseille, le travail des élus du SNES les années précédentes avait permis à une grande majorité de professeurs au 11e échelon d’accéder à la hors-classe créant un appel d’air pour un nombre croissant d’enseignants au 10e échelon qui entrent ainsi dans le tableau de promotion. En effet, le Nombre de promouvables dans l’académie se réparti comme suit :
5200 promouvables dont 1169 7éme échelon, 1286 8e échelon, 1362 9éme échelon, 1201 10e échelon et 182 11e échelon.
Ainsi, cette année, le nombre de promotions possibles pour notre académie est de 355 collègues,182 promouvables étant au 11 échelon. Certains d’entre eux sont victimes d’une baisse d’avis de la part de leur chef d’établissement, ou de l’IPR. Le travail du SNES consiste à vérifier la plupart de ces collègues seront bien promus lors de la CAPA du 3 juillet. Ils sont en effet prioritaires pour trois raisons : ils ont été au bout de leur carrière en classe normale et le passage à la hors-classe est la seule promotion possible, sans quoi leur carrière est bloquée. En outre, les règles de reclassement dans le grade de la hors-classe font que ce sont eux qui tirent le bénéfice financier le plus important de la promotion. Enfin, tout report de la promotion de collègues qui sont dans les dix dernières années de leur période d’activité a des conséquences irrémédiables sur l’indice de fin de carrière, et donc sur la pension. Le SNES-FSU prévoit un taux de promotion des collègues du 11° échelon de 90% cette année dans notre académie.
Cela étant fait, il reste environ 200 possibilité de promotion pour des collègues qui sont actuellement au 10e échelon. S’agissant des collègues au 10°, on constate qu’il y en a beaucoup qui ont de bonnes appréciations de leur hiérarchie. La question du mérite, posée de façon exclusive à toute autre considération tant par certains syndicats que certains inspecteurs, n’est donc pas suffisante pour départager les collègues. Nous essayons alors de faire prévaloir une méthode de travail qui consiste à départager ces collègues en tenant compte du temps qu’il leur reste pour atteindre le dernier échelon de la hors-classe avant leur départ à la retraite. Face à la dégradation des carrières et des salaires, cela a des incidences importantes sur le niveau de pension des collègues. Un collègue qui a de bons avis du chef d’établissement et de l’IPR et dont l’ouverture des droits à la retraite est dans 10 ans est prioritaire sur un collègue qui a des avis comparables mais qui est à 25 ans de son départ en retraite. Celui-là risque de voir une bonne évaluation se transformer en sanction si un report de sa promotion pour cause d’embouteillage lui fait perdre définitivement la possibilité de finir la carrière à la hors-classe.
Les élus des personnels issus du SNES et de la FSU essayent ainsi d’optimiser les possibilités de promotion, sachant que l’engorgement de l’accès à la hors-classe ne sera résolu que par la mise en œuvre de la hors-classe pour tous sur lequel l’actuel gouvernement s’est engagé mais tarde à mettre en œuvre.
S’agissant enfin des collègues les moins avancés dans la carrière, étant au 7°, 8° ou 9° échelon, le SNES-FSU défend une accélération du rythme d’avancement d’échelon. Ceux qui ont un avis très favorable du chef d’établissement et de l’IPR devraient être ceux que l’on retrouve en tête du tableau d’avancement au grand choix.
Une harmonisation nécessaire des avis des corps d’inspection.
Les élus du SNES s’attachent aussi à inciter les chefs d’établissement et les corps d’inspection à utiliser le contingent de 20% d’ « avis très favorable » qu’ils ont à leur disposition et à les affecter prioritairement aux collègues au 10° et 1I° échelon. Si, à quelques exceptions près, cette prescription ministérielle et académique a été respectée cette année par les chefs d’établissement, ce n’est malheureusement pas le cas de tous les corps d’inspection et de toutes les disciplines, notamment en Espagnol et en Sciences physiques.
Nous critiquons également les disparités flagrantes des « avis favorables » dispensés par les IPR générant des rythmes de progression de carrières inégaux d’une discipline à l’autre. Ainsi, en Lettres modernes, 77% des « avis favorables » ont été attribués à des collègues promouvables contre seulement 16% en Mathématiques.
Enfin, nous constatons et dénonçons une dérive de la part des corps d’inspection dont les avis reposent trop souvent sur le dernier rapport d’inspection au détriment d’un regard plus global sur l’ensemble de la carrière des enseignants. L’accès à la hors-classe ne saurait être déterminé par les quatre ou cinq dernières années de la carrière d’un collègue, ni par le nombre de stages suivis par les personnels quand la formation continue est réduite à une peau de chagrin. Plus que jamais, les élus du SNES défendent l’accès à la hors-classe pour tous.
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